L’endocardite bovine est une affection cardiaque sporadique, le plus souvent d’origine bactérienne. Ses symptômes sont frustes et non spécifiques et apparaissent souvent tardivement au cours de l’évolution de la maladie, ce qui rend cette affection difficile à diagnostiquer du vivant de l’animal sans avoir recours à l’échocardiographie, les autres examens complémentaires permettant parfois de suspecter l’endocardite sans en établir toutefois un diagnostic de certitude. Après une approche bibliographique des connaissances actuelles sur l’endocardite puis sur l’échocardiographie chez les bovins, ce travail présente une étude rétrospective réalisée à partir des données de 79 bovins suspects d’endocardite ayant séjourné entre 2009 et 2017 à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort (ENVA). Les bovins de l’étude étaient âgés de 1 à 10 ans (moyenne de 5 +/- 2 ans). Une endocardite n’a été suspectée que chez 9 % d’entre eux avant leur arrivée à l’ENVA alors que 86 % en étaient atteints. Le diagnostic a eu recours à des analyses sanguines (hématologiques pour 37 bovins et biochimiques pour 32) et/ou des échographies, notamment l’échocardiographie (pour 58). Chez 75 % des animaux qui ont eu une analyse sanguine, des anomalies traduisant la présence d’un processus infectieux ou inflammatoire chronique, non spécifiques d’une endocardite, ont été retrouvées. L’examen ultrasonore du coeur a mis en évidence des lésions valvulaires chez 66 % des bovins qui ont subi une échocardiographie, avec principalement une atteinte de la valve tricuspide (dans 69 % des cas) et de la valve mitrale (60 %). Toutefois, le diagnostic échographique d’endocardite était parfois incomplet par rapport aux lésions découvertes à l’autopsie de chaque animal. Ainsi, l’échocardiographie s’est révélée être un examen sensible (sensibilité comprise entre 68 et 92 %) mais peu spécifique (spécificité comprise entre 29 et 40 %).