La rhino-sinusite chronique féline (RSCF) est la seconde cause de jetage nasal chronique chez le chat. Cependant, la description de larges séries de cas manquent dans la littérature. Après des rappels de physiologie et d'anatomie des cavités nasales, un travail bibliographique a été mené afin de faire une synthèse des différentes hypothèses concernant la pathogénie de la maladie. Un bilan des connaissances actuelles, portant sur l'épidémiologie, les méthodes de diagnostic et les options thérapeutiques a également été réalisé. Dans un second temps, une étude rétrospective a été menée sur les 27 cas de RSCF diagnostiqués entre janvier 2010 et décembre 2017 au Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire d'Alfort (CHUVA). L'état des lieux sur les méthodes de diagnostic a montré l'importance des examens complémentaires spécifiques tels que la rhinoscopie et le scanner. L'examen histologique est indispensable pour exclure une cause sous jacente de rhinite. Un objectif subsidiaire était de déterminer si des lésions tomodensitométriques spécifiques permettaient de discriminer la RSCF des tumeurs nasales. L'atteinte bilatérale des cavités nasales, une lyse des cornets nasaux uniquement sans autre site de lyse osseuse, la présence d'opacités liquidiennes (compatibles avec des sécrétions) sont des facteurs statistiquement associés à la RSCF. Au contraire, une atteinte unilatérale, une lyse osseuse autre que celle des cornets nasaux, et notamment du septum nasal dans sa portion osseuse, ainsi que des atteintes de l'orbite sont significativement associées à la présence d'une tumeur nasale. L'envahissement de la boîte crânienne n'a été décrite que chez des chats présentant un processus néoplasique. L’ensemble de ce travail a été principalement limitée par le manque de standardisation des données et le faible nombre de chats. Il serait donc intéressant de conduire une étude prospective et multicentrique avec un questionnaire anamnestico-clinique établi et un nombre limité d’option médicales proposées.