En 2015, M. Pavletic publiait une étude clinique à propos d’un traitement chirurgical novateur de l’othématome du chien, sur cinq animaux de propriétaires. Après une étude bibliographique, notre travail a été divisé en quatre objectifs principaux. Dans une étude clinique prospective, le premier objectif a été d’appliquer et d’évaluer cette technique innovante, chez des chiens présentant un othématome et reçus au Centre hospitalier universitaire vétérinaire d’Alfort (ChuvA). Le deuxième objectif a été d’évaluer, via une étude rétrospective, les techniques de traitement habituellement utilisées au ChuvA (à savoir la ponction et l’infiltration locale de corticostéroïdes et/ou le drainage ouvert utilisant une éponge chirurgicale spécifique, suturée en face concave du pavillon). Un troisième objectif a été de comparer la nouvelle technique par drainage aspiratif aux deux autres techniques. Enfin, compte-tenu de l’absence générale de consensus quant aux mécanismes pathogéniques de l’othématome du chien, nous avons tenté, par l’étude de différents prélèvements biologiques, de contribuer à la meilleure compréhension des mécanismes impliqués dans cette affection. Notre étude prospective clinique a inclus huit chiens et a clairement montré les avantages de la nouvelle technique chirurgicale. La méthode publiée par M. Pavletic a été bien tolérée et a permis des résultats très satisfaisants à court et long terme. Par ailleurs, notre étude rétrospective a démontré la faible efficacité et le manque de satisfaction associés au traitement conservateur (ponction et infiltration locale de corticostéroïdes). La technique chirurgicale utilisant un drainage ouvert et une éponge a été relativement efficace et a présenté des résultats esthétiques convenables, bien qu’elle ait été mal tolérée par le patient et avait un faible niveau de satisfaction des propriétaires. Les avantages de la technique par drainage aspiratif par rapport aux deux autres ont été confirmés : une meilleure efficacité, de meilleurs résultats esthétiques, une réduction du nombre d’échecs et une meilleure tolérance par l’animal en postopératoire et pendant la durée du traitement. Enfin, notre étude n’a pas été en faveur des principales hypothèses pathogéniques avancées jusqu’alors (traumatique, auto-immune ou liée à une coagulopathie). L’othématome du chien peut donc toujours être considéré comme idiopathique. Toutefois, nos résultats suggèrent que le mécanisme de cette affection puisse être lié à un processus dégénératif menant au clivage du cartilage auriculaire, suivi par une transsudation d’un liquide séro-hémorragique (transsudat modifié). Nos résultats démontrent par ailleurs que l’othématome n’est pas un hématome sensu stricto et qu’il a davantage de caractéristiques d’un sérome. Nous suggérons donc que la lésion soit plutôt définie comme un « othosérome » que comme un othématome.

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