Le moniteur Physiodoloris est une innovation récente qui permettrait d’évaluer la balance analgésie/nociception chez l’homme et l’animal. Il délivre un index basé sur l’analyse de la variabilité de la fréquence cardiaque : l’Analgésia Nociception Index (ANI) chez l’homme et le Parasympathetic Tone Activity (PTA) chez l’animal. Cet outil simple et performant chez l’homme n’a pour l’instant été testé que chez le chien, mais montre des résultats intéressants pour cette espèce. Ce travail traite de l’évaluation de l’efficacité d’une telle technologie chez l’animal. Plus précisément c’est une étude expérimentale menée chez le chat, dans un contexte clinique limité. Elle propose de déterminer la performance de l’index PTA et de ses variations dynamiques pour la détection de la nociception et la prédiction de variations hémodynamiques en réponse à un stimulus nociceptif chirurgical chez le chat anesthésié en vue d’une ovariectomie. La première partie de ce travail est une revue bibliographique sur la nociception et ses moyens de détection. Elle insiste particulièrement sur un moyen d’évaluation, l’analyse de la variabilité cardiaque sur laquelle se base l’index PTA. La physiologie de la nociception et ses ancrages anatomiques sont expliqués d’abord. Afin de permettre de comprendre et d’expliquer l’origine et la performance des différents outils cliniques développés pour son monitorage. La seconde partie présente le protocole expérimental et les résultats obtenus. Les données de vingt chats femelles amenés pour être stérilisés ont été analysées. Elles ont été anesthésiées avec un protocole standardisé. Le PTA, la fréquence cardiaque (FC) et la pression artérielle moyenne (PAM) ont été mesurés autour des temps chirurgicaux nociceptifs. Les valeurs de ses paramètres à 1,3 et 5 minutes, pour chaque temps d’intérêt, ont été relevées et les variations dynamiques correspondantes calculées. La valeur et la variation dynamique de l’index PTA à 1 minute semblent intéressantes pour détecter une réponse à un stimulus nociceptif. Pour la prédiction d’une réaction hémodynamique (augmentation de la PAM et/ou de la FC de plus de 15 %) dans les 3 minutes, une variation de plus de 12 % à 1 minute semble prédictive (AUC ROC = 0,63) avec une sensibilité de 38 % et une spécificité de 87 %. D’autres études, notamment dans d’autres contextes cliniques et anesthésiques, seront nécessaires pour établir la fiabilité de l’index et de ses variations dynamiques dans le monitorage de la balance analgésie/nociception chez le chat et d’autres espèces animales.