L'abandon des chiens et chats en France est une problématique au centre des travaux des préoccupations de l'Observatoire de la protection des carnivores domestiques (OCAD) créé en 2021. Dans le cadre de ses missions, l'OCAD a fait ressortir la prévalence de certaines races de chiens en refuge. Ce travail propose de faire l'état des profils de chiens abandonnés en France d'après les données bibliographiques récentes et de comprendre ce qui amène les propriétaires à l'abandon de leur animal. A partir de ce bilan, nous avons passé en revue plusieurs races dont le profil semble ressortir : les bergers belges, le berger allemand, les molossoïdes avec le Rottweiler et le dogue argentin et enfin l'american Staffordshire terrier et le Staffordshire bull terrier. En comprenant comment la sélection génétique exercée par l'Homme sur certaines races de chien est à l'origine de traits comportementaux héréditaires, il est évident que les races que nous avons choisi d'étudier sont, pour la plupart, des races que l'on peut qualifier comme étant “à besoins spécifiques”. En cela, on entend que les propriétaires de ces chiens doivent être davantage précautionneux dans leur éducation et la réponse à leurs besoins. A partir de ce constat, nous avons cherché à saisir l'impact de l'environnement spatial et social du chien sur son bien-être et, dans le cas échéant, la réponse comportementale du chien à un état de mal-être chronique ou un stress aigu. On remarque alors que de nombreux comportements anormaux, mentionnés dans les motifs d'abandon, correspondent à des signes de stress chronique chez le chien. Si on ne peut pas évaluer ce stress chez le propriétaire, on note cependant que, de l'abandon, jusqu'à la vie en refuge à plus ou moins long terme, les facteurs de stress sont nombreux pour le chien. Ainsi, des animaux n'ayant initialement aucun trouble comportemental pourront en développer après leur abandon, quant à ceux qui sont abandonnés pour des raisons comportementales, on pourra noter une aggravation des troubles, voire l'émergence de nouveaux comportements anormaux, plus graves, parfois irréversibles. L'adoption de ces chiens va donc être plus compliquée, les échecs d'adoption seront plus fréquents et le séjour en refuge plus long. Si à cela s'ajoute la catégorisation de certains chiens et les règlementations strictes qui en découlent, les freins à la sortie des refuges pour ces animaux sont nombreux.[-]