Les cholangites félines sont des affections fréquentes chez le chat. La World Small Animal Veterinary Association (WSAVA) a défini trois types de cholangites félines : les cholangites neutrophiliques, les cholangites lymphocytaires et les cholangites chroniques associées à une infestation par la douve du foie. D'un point de vue histologique, les cholangites neutrophiliques peuvent être distinguées sous une forme aiguë ou chronique. Le principal défi est de poser le diagnostic de certitude de cette entité car elle évolue de manière insidieuse le plus souvent, avec des symptômes peu spécifiques. L'objectif de cette étude était de caractériser une population de chats ayant des signes cliniques, paracliniques et échographiques compatibles avec une cholangite féline et d'aboutir à un diagnostic de cholangite grâce à un examen histologique et une relecture standardisée. L'étude a inclus vingt-cinq chats présentés au Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire d'Alfort et à VetAgro Sup entre 2020 et 2023. Pour chaque cas, les données cliniques, paracliniques et histologiques ont été analysées. Une double relecture des lames histologiques a permis de mettre en évidence l'importance de la qualité des prélèvements et de la méthode utilisée pour les biopsies. Les femelles sont les plus représentées dans notre étude. Les animaux présentent principalement des vomissements, un abattement, de l'anorexie et un amaigrissement évoluant depuis plusieurs semaines à plusieurs mois. L'ASAT est le paramètre biochimique le plus fréquemment augmenté. L'échographie met en évidence de la boue biliaire, un épaississement de la paroi de la vésicule biliaire et une hépatomégalie. Aucun cas de cholangite lymphocytaire n'a été confirmé. Les biopsies par laparotomie se sont révélées de meilleure qualité que celles échoguidées, avec plus d'espaces portes visibles. La médiane de survie des chats a été de 647 jours. Il est indispensable de réaliser des biopsies hépatiques pour conclure au diagnostic de cholangite. Il est nécessaire de faire une étude à plus grande échelle afin de disposer d'un nombre plus important d'analyses histologiques et de les confronter aux données cliniques et paracliniques dans le but d'orienter au mieux le clinicien dans son diagnostic.[-]

Le concept de la triade du chat fait référence, en théorie, à une pancréatite, une cholangite et une entéropathie chronique répondant à un traitement immunosuppresseur. Le point de départ de ce concept est une particularité du chat et correspond à un abouchement commun des conduits pancréatiques et cholédoque au sein de la papille duodénale majeure. Bien que de nombreuses autres hypothèses restent à explorer, le modèle pathogénique retenu aujourd'hui est celui d'une transmission sanguine de produits en provenance de l'intestin (bactéries, endotoxines, cytokines, cellules inflammatoires…). Le diagnostic d'une triade repose sur la mise en évidence conjointe d'une pancréatite, d'une cholangite et d'une ERIS. Il est ainsi complexe et nécessite une analyse histologique de chaque organe. L'analyse de la littérature de la triade met en évidence un nombre très limité d'études et de données, ainsi qu'un manque de rigueur concernant son diagnostic. Il y a peu de preuves en faveur de la définition stricte de la triade. Certaines études démontrent la présence concomitante d'une pancréatite, d'une cholangite et d'une entéropathie chronique chez une population de chat bien définie. Il est impératif que d'autres études se penchent sur le sujet. En réalité, d'après l'étude rétrospective réalisée au CHUVAC de VetAgro Sup, la triade est peu mentionnée comme hypothèse diagnostique et encore moins diagnostiquée avec certitude. Les cliniciens s'appuient principalement sur l'examen échographique pour évoquer une triade, qui restera dans la plupart des cas au stade d'hypothèse.[-]

Bien que le spectre des espèces bactériennes incriminées en cas d'infection hépatobiliaire, chez le chien et le chat, soit maintenant bien documenté dans la littérature vétérinaire, peu de données sont disponibles quant aux résistances bactériennes. Le travail de cette thèse vise ainsi à analyser les caractéristiques des infections biliaires chez ces deux espèces, en portant une attention particulière aux résistances des isolats incriminés. L'étude porte sur 431 et 234 prélèvements hépatobiliaires, provenant respectivement de l'ENVA et du laboratoire VEBIO. Il est montré que les chiens touchés sont prioritairement des mâles, adultes (âge médian de 10 ans), de race Terrier (30 %). Soixante-quinze pourcents ont une augmentation de l'activité sérique des PAL, et 100 % ont au moins une anomalie du système biliaire à l'examen échographique (anomalie de la paroi de la vésicule biliaire et/ou boue biliaire principalement). Les chats touchés sont majoritairement des mâles, adultes (âge médian de 10 à 12 ans), Européens (70 %) et 60% ont une augmentation de l'activité sérique des ALAT, et/ou de la bilirubinémie totale. Au total, 97 isolats sont identifiés à l'ENVA, et 246 au laboratoire VEBIO. La majorité des cultures sont monomicrobiennes (>80 %), avec le plus souvent des bactéries gram négatives (67 %). Les espèces les plus communes sont : Escherichia coli (40 %), Enterococcus spp. (10 %), Staphylococcus spp. (10-15 %), Streptococcus spp. (5-10 %), Klebsiella spp. (5%) et Enterobacter spp. (3-8 %). Les résistances sont élevées vis-à-vis des tétracyclines et du TMPS, contrairement à la gentamicine. Pour les bactéries gram négatives et les entérocoques la résistance aux pénicillines est élevée, et l'ajout d'une bêta-lactamase ne diminue qu'inconstamment ces résistances. A l'ENVA, la résistance aux céphalosporines de première et troisième génération est acceptable à faible, excepté pour les entérocoques, mais elles sont modérées à élevées d'après le laboratoire VEBIO. Pour les fluoroquinolones, la résistance est modérée pour les bactéries gram négatives, mais à l'ENVA les bactéries gram positives y sont fortement résistantes, contrairement aux données du laboratoire VEBIO. Au total, 40 % des bactéries sont multirésistantes. Trente pourcents des souches d'Escherichia coli et au minimum la moitié des souches d'Enterococcus spp. sont qualifiables de multirésistantes. Il a été montré significativement plus de bactéries multirésistantes parmi les chiens ayant déjà reçu une antibiothérapie (dans les 3 mois) comparés à ceux qui n'en n'ont pas reçu. Enfin à l'ENVA, une diminution des résistances bactériennes semble être présente au cours des années, mais l'incidence des bactéries multirésistantes semble rester stable.[-]