C'est une histoire d'amour, de vie et de mort. Sur quel autre trépied la littérature danse-t-elle depuis des siècles ? Dans Son odeur après la pluie, ce trépied, de surcroît, est instable car il unit deux êtres n'appartenant pas à la même espèce : un homme et son chien. Un bouvier bernois qui, en même temps qu'il grandit, prend, dans tous les sens du terme, une place toujours plus essentielle dans la vie du narrateur. Ubac, c'est son nom (la recherche du juste nom est à elle seule une aventure), n'est pas le personnage central de ce livre, Cédric Sapin-Defour, son maître, encore moins. D'ailleurs, il ne veut pas qu'on le considère comme un maître. Le héros, c'est leur lien. Ce lien unique, évident et, pour qui l'a exploré, surpassant tellement d'autres relations. Ce lien illisible et inutile pour ceux à qui la compagnie des chiens n'évoque rien. Au gré de treize années de vie commune, le lecteur est invité à tanguer entre la conviction des uns et l'incompréhension voire la répulsion des autres ; mais nul besoin d'être un homme à chiens pour être pris par cette histoire car si pareil échange est inimitable, il est tout autant universel. Certaines pages, Ubac pue le chien, les suivantes, on oublie qu'il en est un et l'on observe ces deux êtres s'aimant tout simplement. C'est bien d'amour dont il est question. Un amour incertain, sans réponse mais qui, se passant de mots, nous tient en haleine. C'est bien de vie dont il est question. Une vie intense, inquiète et rieuse où tout va plus vite et qu'il s'agit de retenir. C'est bien de mort dont il est question. Cette chose dont on ne voudrait pas mais qui donne à l'existence toute sa substance. Et ce fichu manque. Ces griffes que l'on croit entendre sur le plancher et cette odeur, malgré la pluie, à jamais disparue. (éditeur)[-]

L'effet d'une mort imprévue d'un animal sur la psyché des vétérinaires n'a pas été étudiée en détail à ce jour. C'est pourtant une problématique majeure en humaine, même si elle y également peu abordée. Par mort imprévue, on entend une mort que le soignant n'a pas anticipée. Ce type de mort est intimement lié à des notions telles que l'erreur médicale et les évènements indésirables. La mort imprévue d'un patient est très traumatisante pour les soignants. Elle peut donner lieu à de l'isolement et de la souffrance. Pour remédier à cela, les structures médicales développent des temps d'échange et d'aide tel que les «Morbidity and Mortality Rounds». Notre objectif est d'étudier ce phénomène en médecine vétérinaire, pour avoir un premier aperçu du ressenti de la profession face à cette problématique. Nous nous sommes limités aux vétérinaires avec une compétence en canine car il s'agit du domaine le plus proche, par certains aspects, de la médecine humaine. Nous avons interrogé six vétérinaires ayant une activité canine en faisant varier l'âge, le sexe et les domaines d'activité. Les six entretiens ont eu lieu en vidéoconférence et ont été intégralement retranscrits. Ils ont été analysés selon une méthode inspirée de l'analyse interprétative phénoménologique. Comme en médecine humaine, cette mort peut représenter une atteinte profonde à la psyché des vétérinaires. Les sentiments négatifs peuvent perdurer dans le temps et entraîner une remise en cause de toute la relation Vétérinaire –Client –Animal. Même si la formation initiale et continue ne l'y prépare trop peu, le vétérinaire doit faire un travail sur soi et accepter les failles de la profession. La communication avec les confrères et les clients est également primordiale. Ainsi avec le temps, chaque vétérinaire prend une position face à cette mort, pour se protéger psychologiquement, tout en restant en accord avec ses principes. Souvent, une distanciation se met en place, le vétérinaire répond à ses obligations sans se laisser trop affecter. Dans d'autres cas, le vétérinaire a besoin de rester sensible au sujet mais apprend à évacuer ses émotions négatives.[-]

Le deuil de l'animal de compagnie survient après la perte de celui-ci. Il peut être compliqué, notamment si l'animal a été euthanasié ou que le propriétaire manque de soutien social.
La partie bibliographique de ce travail dresse tout d'abord un bilan des caractéristiques de la relation Homme-animal, en mettant notamment en lumière les causes de l'attachement chez l'Homme. Elle présente ensuite les caractéristiques de l'euthanasie et du deuil de l'animal de compagnie en mettant en avant la place du vétérinaire dans ces processus. L'objectif de ce travail était de recenser les attentes des propriétaires concernant la prise en charge de la fin de vie de leur animal de compagnie afin de mettre en place un guide à destination des vétérinaires concernant l'accompagnement du deuil des propriétaires après l'euthanasie de leur animal de compagnie. Une analyse de témoignages déposés en ligne sur des cimetières virtuels par des propriétaires ayant vécu la mort de leur animal a permis de supposer que les propriétaires avaient besoin de concrétiser la mort de leur animal sous forme de rituels comme des épitaphes. Un questionnaire à questions ouvertes a été diffusé à des propriétaires ayant vécu l'euthanasie de leur animal de compagnie et a permis de mettre en lumière l'importance du soutien du vétérinaire à travers le temps qu'il leur accorde et les petites attentions qu'il réalise. Les propriétaires sont généralement satisfaits de l'euthanasie de leur animal. Un second questionnaire à questions fermées a été diffusé aux propriétaires ayant répondu au premier questionnaire et ayant accepté d'être recontactés. Il a mis en évidence que des facteurs intrinsèques au propriétaire et à sa relation peuvent rendre son deuil plus difficile, notamment le temps passé par jour avec son animal ou son lieu d'adoption. Au contraire, certaines actions du vétérinaire peuvent optimiser le déroulé de la fin de vie. En effet, les propriétaires de cette étude qui ont été recontactés par leur vétérinaire suite à l'euthanasie de leur animal ont apprécié ce geste. Les propriétaires étaient inégalement psychologiquement préparés à la fin de vie de leur animal, ce qui pourrait être amélioré chez les vétérinaires.[-]