La maladie du compartiment médial (MCM) est une affection fréquente chez les chiens de grands à moyens formats qui entraîne une boiterie. Son traitement passe aujourd'hui le plus souvent par une prise en charge chirurgicale. Il existe différentes techniques chirurgicales qui présentent des résultats fonctionnels variables. Cette maladie reste encore assez mal comprise et les résultats fonctionnels de sa prise en charge sur le court et long reste un enjeu de santé majeur chez le chien. Une étude rétrospective a été réalisée concernant la prise en charge de la chirurgicale de la MCM par coronoïdectomie subtotale au shaver chez 49 chiens présentés de 2013 à 2023 au CHUV-Ac. L'objectif était d'évaluer les résultats fonctionnels au court terme et au long terme à la suite de cette prise en charge et d'identifier des facteurs pronostiques de la récupération fonctionnelle ainsi que les complications postopératoires de cette technique opératoire. Les résultats postopératoires (15 jours) au court terme montrent une persistance de la boiterie dans 84 % des cas, avec une aggravation de cette boiterie dans 24 % des cas. Au long terme les résultats fonctionnels montrent, après une activité légère, une amélioration d'un point du score de boiterie en moyenne mais une absence d'amélioration lorsque l'activité est modérée. En effet, lors d'une activité modérée sur le long terme, il n'y a pas de modification entre le score de boiterie après une prise en charge chirurgicale par coronoïdectomie subtotale au shaver et en préopératoire. Ces résultats peu satisfaisants ont été comparés à ceux présentés dans la littérature et concernant d'autres techniques chirurgicales comme la coronoïdectomie subtotale à l'ostéotome ou le retrait des fragments coronoïdiens uniquement. En dépit de différences importantes entre les études comparées ; une tendance semble se dessiner : celle de résultats fonctionnels lors de coronoïdectomie subtotale au shaver moins bons aussi bien sur le court que sur le long terme. L'identification des facteurs de pronostic négatif de réussite de la coronoïdectomie subtotale au shaver n'a pas réussi à être effectuée dans cette étude.[-]

La communication joue un rôle essentiel en médecine vétérinaire pour éduquer les propriétaires et établir une relation de confiance. Les informations orales fournies par le vétérinaire peuvent être oubliées, compromettant alors le bien-être de l'animal, notamment par des prises de décisions non éclairées ou un manque d'observance des traitements. L'utilisation de supports écrits, tels que des fiches informatives, peut contribuer à résoudre ce problème. Dans le domaine chirurgical, le consentement éclairé des propriétaires revêt une importance capitale. Accepter une prise en charge chirurgicale implique un engagement émotionnel et financier significatif pour les propriétaires. C'est pourquoi une bonne compréhension de l'affection et des démarches thérapeutiques envisageables est essentielle pour le propriétaire. L'utilisation de fiches informatives patients peut aider le chirurgien à guider le processus décisionnel du propriétaire, en matérialisant et renforçant son message. L'importance de la communication en médecine vétérinaire et la valeur des supports visuels pour expliquer les affections ont été étudiées afin de créer des fiches aussi attrayantes qu'éducatives sur la dysplasie de la hanche et la dysplasie du coude. L'objectif de ce projet est de fournir des brochures accessibles et fiables, afin d'améliorer la santé et le bien-être des chiens à risque ou atteints par ses affections, en responsabilisant et en soutenant les propriétaires.[-]

À ce jour, le traitement chirurgical de référence de la maladie du compartiment médial lors de dysplasie du coude chez le chien est le retrait des fragments et fissurations du processus coronoïde médial (PCM) sous arthroscopie. Cependant, la réalisation de l'arthroscopie standard peut provoquer des lésions iatrogènes dont le risque de survenue est majoré par la forte congruence et l'étroitesse de l'articulation du coude. La needle-arthroscopie est une nouvelle technique recourant à des optiques, chemises et instruments de diamètre moins important que ceux habituellement utilisés pour l'arthroscopie standard. Son utilisation dans le traitement de la maladie du compartiment médial pourrait ainsi constituer une alternative pertinente à cette dernière. Notre étude rétrospective portant sur 34 chiens et 48 coudes avait pour objectif d'évaluer les résultats fonctionnels à court et long termes du retrait sous needle-arthroscopie des zones fragmentées ou fissurées du PCM sous needle-arthroscopie au travers d'une évaluation clinique par un clinicien (score de boiterie) et d'une évaluation par le propriétaire (questionnaire type Canine Orthopaedic Index (COI)). La needle-arthroscopie a permis une évaluation satisfaisante de l'articulation dans 95,8% des cas et ce, sans complications. Avec les limites que constitue le nombre limité d'animaux ayant pu être suivis au long court, notre étude a montré une diminution significative des scores de boiterie à 15 et 30 jours post-opératoires ainsi qu'au suivi au long terme (14 mois ; écart interquartile 4 (16 - 12) mois)), respectivement avec 55,6%, 56% et 60% des chiens qui ne présentaient plus de boiterie. Avec toutes les limites liées à des effectifs et méthodes d'évaluation différents, nos résultats sont comparables avec ceux rapportés dans la littérature lorsque la même procédure chirurgicale était réalisée sous contrôle arthroscopique. Ils sont par ailleurs meilleurs que ceux rapportés pour la coronoïdectomie subtotale à court terme. Il existait également une diminution significative des COI à moyen et long terme. Sous réserve d'une confirmation par une étude à plus grande échelle, la comparant à l'arthroscopie standard, la needle-arthroscopie pourrait constituer la technique de référence dans le traitement vidéo-assisté de la maladie du compartiment médial lors de dysplasie du coude chez le chien.[-]

La dysplasie du coude est une maladie ostéo-articulaire héréditaire fréquente chez le chien. Elle regroupe quatre lésions primaires, la non-union du processus anconé (NUPA), la fragmentation du processus coronoïde médial de l'ulna (FPCM), l'ostéochondrite disséquante du condyle huméral médial (OCD) et l'incongruence articulaire (IA), conduisant à une arthrose irréversible et invalidante. Afin de diminuer progressivement cette maladie, un dépistage de masse a été mis en place dans de nombreux pays pour les races prédisposées. / Nous nous sommes intéressés aux résultats du dépistage radiographique officiel de la dysplasie du coude pour 13 races de chiens en France de 2002 à 2022, recueillis par deux lecteurs. La prévalence de cette maladie varie de 31,9 % pour le Dogue de Bordeaux à 1,2 % pour le Chien Loup de Tchécoslovaquie, avec une prévalence moyenne de 11,5 % pour notre population de 16904 individus. La dysplasie légère est le stade le plus fréquemment diagnostiqué, à l'exception du Dogue de Bordeaux, pour qui il s'agit d'un stade sévère. Les lésions les plus dépistées dans notre population sont la FPCM et l'IA. Les chiens mâles semblent davantage atteints par cette affection, et de façon plus sévère. Cependant, le taux de dépistage par rapport au nombre de naissances est très faible pour toutes les races étudiées, variant de 0,2 % pour l'American Staffordshire Terrier à 7,8 % pour le Dogue de Bordeaux sous-estimant probablement l'importance de cette maladie en France[-]