Ce manuscrit porte sur la furonculose à Aeromonas salmonicida chez la truite arc-en-ciel, une maladie rencontrée notamment dans les élevages truiticoles français. Une première partie bibliographique vise à présenter l'importance de la vaccination contre les maladies rencontrées en élevage piscicole, plus particulièrement contre la furonculose en France, dans un contexte d'évolution de la durée de production des animaux et de changement climatique. A la suite d'une étude de terrain présentée dans ce document, il apparait que la vaccination contre la furonculose en France est réalisée majoritairement via des auto-vaccins, sans qu'il n'existe de protocole vaccinal précis. L'efficacité vaccinale de différents protocoles réalisés à l'aide d'un autovaccin disponible sous 3 formes d'administration (injection intrapéritonéale, balnéation et voie orale) a été étudiée expérimentalement, après infection de truites avec A. salmonicida par balnéation. L'analyse statistique n'a montré une réelle efficacité vaccinale que chez les animaux vaccinés au moins une fois par injection intrapéritonéale, avec une protection efficace contre la mortalité induite par la maladie. Cette efficacité s'accompagne cependant provisoirement d'une croissance moindre des truites, ces animaux présentant de nombreuses adhérences intrapéritonéales. La durée de l'efficacité après vaccination par injection intrapéritonéale pourrait être précisée, afin de déterminer le moment optimal pour la réalisation d'un rappel vaccinal. De même, l'efficacité d'autres protocoles vaccinaux n'utilisant que la voie orale et/ou la balnéation pourrait être étudié afin de se dispenser de l'utilisation de l'injection intrapéritonéale, lourde de manipulations pour les éleveurs.[-]

L'objectif de cette thèse vise d'abord à faire un état des lieux de l'utilisation et de l'efficacité des antibiotiques contre la furonculose en France. Des questionnaires ont permis de constater que les méthodes de gestion par l'antibiothérapie de la furonculose sont très variables d'un élevage et d'un vétérinaire à l'autre, aussi bien dans la manière de fabriquer et conserver l'aliment médicamenteux que dans le choix de la molécule, de la posologie et du temps de traitement. Les molécules utilisées et énoncées dans l'ordre décroissant d'utilisation sont le florfénicol, le thriméthoprime en association avec la sulfadiazine, la fluméquine, l'oxytétracycline, l'enrofloxacine et l'acide oxolinique. Afin d'évaluer la sensibilité des souches d'Aeromonas salmonicida subsp. Salmonicida (ASS) en France, des mesures de CMI sur 372 souches ASS prélevées sur le terrain ainsi que des calculs de cut-off épidémiologiques provisoires (COwt), pour ces antibiotiques ont été réalisés. Ces COwt seront utiles pour la création de nouveaux schémas posologiques pour traiter la furonculose. La valeur de COwt proposée pour l'enrofloxacine la disqualifie d'une utilisation chez la truite pour traiter la furonculose. La forte proportion d'ASS résistants aux tétracyclines doit conduire le praticien à devoir recourir à un antibiogramme s'il veut utiliser ces molécules. La proportion d'ASS résistants au florfénicol à l'acide oxolinique ou à la fluméquine est deux à trois plus faible. Leur utilisation sera à privilégier si le traitement est débuté avant le résultat d'antibiogramme. L'ensemble des ASS de notre souchier est résistant à la sulfadiazine. Cela remet en question l'utilisation des sulafamides dans la gestion de la furonculose. La comparaison des résultats de cette étude avec les mesures de diamètre d'inhibition du laboratoire Labocéa remet en question la fiabilité des antibiogrammes dans la recherche de résistance chez ASS. Ceci nous a amenés à réévaluer les valeurs des diamètre critiques utilisés par ce laboratoire.[-]

La furonculose anale est une maladie caractérisée par la présence de trajets fistuleux et d'ulcérations de la peau et du tissu sous-cutané situé autour de l'anus, qui touche principalement les Bergers Allemands. L'étiologie de cette maladie est encore mal connue mais une composante auto-immune est aujourd'hui admise. Différents traitements chirurgicaux et médicaux ont été décrits, mais leur efficacité était variable et les complications et récidives étaient fréquentes. L'objectif de notre travail était d'étudier la prise en charge de la furonculose anale par un traitement d'induction à la ciclosporine suivi d'un traitement chirurgical associant fistulectomie, cryptectomie, sacculectomie et plastie recto-cutanée, tel qu'il a été décrit par Klein et al. en 2006. Pour ce faire, nous avons mené une étude rétrospective sur 15 chiens atteints de furonculose anale ayant expérimenté ce traitement combiné au Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire d'Alfort. Le suivi des chiens a été réalisé au moyen des comptes-rendus des consultations post-opératoires et à l'aide d'un questionnaire envoyé aux propriétaires des chiens. Les complications post-opératoires observées étaient pour la plupart mineures : déhiscence de plaie mineure dans 53 % des cas, épisodes de défécation inappropriée dans 13 % des cas. Les complications majeures étaient rares : déhiscence de plaie nécessitant une reprise chirurgicale dans 7 % des cas, incontinence fécale et sténose anale non observées. Une récidive des lésions a été observée dans un cas sur deux lorsque le traitement d'induction n'était pas suivi d'un traitement chirurgical, et dans 12 % des cas après un traitement combiné.La durée importante du traitement immunosuppresseur et l'impossibilité à réséquer la totalité des tissus inflammatoires semblaient être des facteurs responsables de l'apparition de récidives, mais les études d'associations réalisées n'ont pas permis d'observer d'associations significatives dans notre échantillon. Le faible effectif et la durée de suivi limitée sont des limites importantes de notre étude.[-]