Le syndrome métabolique a été défini comme la présence de plusieurs troubles physiologiques chez l'homme, accroissant considérablement le risque de diabète de type 2, de maladies cardiaques ou d'accident vasculaire cérébral (AVC). Chez le Grand dauphin (Tursiops truncatus) en parc aquatique, des troubles métaboliques similaires à ceux retrouvés dans le syndrome métabolique de l'homme sont observés et de façon significativement plus importante que chez le dauphin en milieu naturel, avec pour étiologie suspectée une origine alimentaire. Dans un souci d'amélioration constante des conditions de maintenance des individus du parc Marineland, nous avons tenté d'expliquer la pathophysiologie du syndrome métabolique du Grand dauphin par étude bibliographique. L'étude de la lipidose hépatique, de l'insulinorésistance et de l'hémochromatose, qui sont les trois expressions pathologiques majeures du syndrome, en comparaison avec la pathogénie chez l'homme, le cheval et le rhinocéros noir, a permis d'étudier plus précisément la pathogénie chez le dauphin et ses hypothèses étiologiques. Ainsi, Tursiops truncatus semble être soumis à une prédisposition génétique d'épargne énergétique avec une hyperinsulinémie et une hyperglycémie postprandiale persistantes mais à nette influence nutritionnelle ; un régime alimentaire trop riche en graisses favoriserait l'apparition d'une stéatose hépatique, aggravant l'insulinorésistance préexistante. L'hyperlipidémie augmenterait aussi l'absorption intestinale en fer, causant, en association avec une teneur trop élevée de la ration en fer, une hémosidérose voire une hémochromatose. A l'issue de cette étude bibliographique, nous avons analysé les données nutritionnelles du par cet nous les avons comparées avec celles retrouvées en nature dans trois régions du globe (Atlantique, Méditerranée et Floride). Ceci a confirmé l'apport excessif en lipides, en vitamines A et C et en fer dans les rations en captivité. Les mesures préventives que nous avons conseillées sont de favoriser un apport de ressources variées, en repas fractionnés, ainsi que des espèces de poissons à faible teneur en fer, lipides et vitamines. D'autres études sont nécessaires à ce stade afin de déterminer plus précisément les facteurs favorisants et protecteurs de ce syndrome, et l'influence de l'activité physique plus faible en parc aquatique qu'en nature.[-]