La communauté scientifique a pris conscience qu'il était nécessaire de mieux caractériser les interfaces domestique-non domestique pour comprendre l'épidémiologie de nombreux agents pathogènes, comme les virus influenza aviaires.Le rôle de l'avifaune dans leur transmission reste débattu. Nous avons donc entrepris un protocole d'étude d'interface par observation directe des parcours d'un élevage de canards de la filière foie gars du sud-ouest de la France. Pour cela, 87 sessions d'observations ont été réalisées pendant 10 mois permettant l'élaboration d'un réseau de contacts. Parmi les 42 espèces recensées, la Bergeronnette grise (Motacilla alba) domine largement en étant présente pendant 84% des sessions. La présence de canards ainsi que les terrains découverts favoriseraient sa visite des parcours. Les moineaux domestique et friquet (Passer domesticus et Passer montanus) apparaissent quant à eux pendant 79% des sessions. Le réseau semble en plus souligner que ces espèces font le lien entre les canards les autres espèces d'oiseaux de l'environnement de la ferme.[-]

Le milieu naturel représente un environnement changeant auquel les individus font face en adaptant leur comportement. Les capacités cognitives, définies comme l'ensemble des processus par lesquels les animaux collectent, retiennent et utilisent les informations de leur environnement, jouent un rôle majeur dans leur flexibilité comportementale. Tester ces capacités cognitives en milieu sauvage implique de prendre en considération de nombreux facteurs individuels internes, généralement contrôlés en captivité, qui peuvent influencer les performances cognitives. Nous avons étudié les effets de l'attention (mesurée par l'orientation de la tête) et du temps passé à interagir avec le dispositif expérimental sur la performance cognitive, en présentant pour la première fois une tâche d'apprentissage par association sur un écran tactile en milieu sauvage chez des singes vervets (Chlorocebus pygerythrus). Nous avons montré que lorsque les singes portaient leur attention sur l'écran au moment de la tâche, ils réalisaient significativement plus de réponses correctes. Un niveau d'attention plus élevé était également corrélé à une utilisation du museau plus fréquente pour toucher l'écran. Nous avons constaté qu'en fonction du niveau de performance des individus, un temps plus long passé à interagir avec l'écran était lié à une meilleure performance, tandis que le temps passé à regarder l'écran sans interagir avec lui diminuait au fil des sessions. Ces résultats soulignent l'importance de prendre en compte l'influence des facteurs attentionnels pour conclure à une différence de capacités cognitives entre individus ou espèces. L'analyse plus fine des variations de performances entre différents individus d'une même espèce permettrait d'enrichir nos connaissances sur les forces évolutives qui agissent sur les facultés cognitives.[-]

La relation humain-animal désigne l'ensemble des interactions échangées entre les humains et les animaux. L'étude de la cognition liée à la perception des humains par les animaux domestiques permet de mieux comprendre la relation humain-animal, et ainsi d'améliorer le bien-être des animaux domestiques, qu'ils soient des animaux de compagnie, de travail ou de rente. La première partie de cette thèse traite des capacités cognitives de plusieurs espèces de mammifères domestiques dans le cadre de la relation humain-animal. Il s'agit d'une revue de la littérature publiée dans le journal Animal Cognition, à travers laquelle l'état de l'art est exposé. Ainsi, les publications portant sur la perception des humains en tant qu'individus, la perception des émotions humaines et des états mentaux des humains, la communication référentielle avec les humains et l'apprentissage social auprès des humains ont été analysées. Les espèces pour lesquelles des études ont été publiées sont les chats, les chevaux, les chèvres, les chiens, les cochons, les furets, les moutons et les vaches. Cette analyse montre que certaines espèces ont des capacités remarquables comme celle de reconnaître les humains via des photographies, ou de détecter et interpréter les émotions exprimées par les humains, tandis que la littérature manque pour la majorité des espèces de rente. La seconde partie rapporte un travail expérimental dont la synthèse a été soumise à la publication dans le journal Scientific Reports. Il s'agissait d'étudier la réponse des chevaux au pet-directed speech, un type de langage utilisé par les personnes avec les animaux de compagnie, semblable à celui utilisé avec les bébés. Par la présentation à des chevaux de vidéos d'humains parlant de cette manière ou d'une manière neutre, nous avons montré que le pet-directed speech attire l'attention des chevaux. Ces résultats peuvent avoir des implications sur la manière dont les propriétaires de chevaux et les cavaliers se comportent auprès de ces animaux, et sur la manière de leur parler, afin d'améliorer la relation humain-animal et le bien-être des animaux domestiques.[-]

La castration canine est actuellement considérée comme une opération dite « de convenance » en pratique vétérinaire. Néanmoins, son impact sur les interactions intraspécifiques est peu étudié. La castration a de nombreuses répercussions sur les chiens, en termes de santé et de comportement. En effet, elle réduit significativement le risque de pyomètres et de tumeurs mammaires malignes chez les chiennes, ce qui allongerait la longévité des chiennes castrées par rapport aux chiennes intactes. En revanche, il semblerait qu'elle augmente le risque de nombreuses autres affections, notamment des atteintes articulaires, l'incontinence urinaire chez les chiennes, et qu'elle prédispose à l'obésité. La gonadectomie permet de réduire les comportements sexuels, notamment des mâles, en diminuant les fugues, les chevauchements et le marquage urinaire. Pour son impact sur les comportements sociaux, elle semble rendre les chiens castrés plus peureux, plus anxieux et plus excitables. Ses conséquences sur l'agressivité canine sont encore discutées, mais la castration favoriserait les agressions par peur et pourrait contribuer à une baisse d'agressivité entre mâles. Il est également apparu que les chiens entiers seraient plus actifs socialement et exprimeraient plus de comportements assertifs. La première partie expérimentale de cette thèse consistait en des questionnaires distribués aux propriétaires de chiens afin de connaître leurs attentes et leur satisfaction a posteriori, ainsi que l'impact de la castration sur le comportement canin. Il en est ressorti que les propriétaires de chiennes n'attendaient pas de changement comportemental particulier suite à la castration, contrairement aux propriétaires de chiens qui espéraient une réduction des comportements sexuels gênants. Les propriétaires de chiennes souhaitaient les castrer afin de prévenir l'apparition d'affections hormonodépendantes (tumeurs mammaires et pyomètres essentiellement) et afin de supprimer les chaleurs et le risque de saillie accidentelle. Aucune modification comportementale n'a été rapportée par les propriétaires de chiennes post-castration, alors que les propriétaires de chiens ont noté une diminution des comportements sexuels gênants, ce qui a contribué à une satisfaction globale. En revanche, une augmentation du tempérament peureux a été décrite chez les mâles. Ainsi, notre hypothèse de départ a été en partie confirmée : la castration diminue les comportements sexuels des mâles mais augmente leur tempérament peureux. En revanche, une augmentation de ce tempérament peureux n'a pas été rapportée chez les femelles, et aucune augmentation d'agressivité n'a été décrite envers les humains ou les autres chiens suite à la castration chez les mâles et les femelles. La deuxième partie expérimentale de cette thèse visait à étudier l'influence de la castration canine sur les interactions intraspécifiques par l'analyse de vidéos. Cette étude a infirmé nos deux hypothèses de départ puisqu'elle n'a pas permis de montrer que les chiens entiers émettaient plus de comportements que les chiens castrés, et n'a pas non plus prouvé que les chiens castrés étaient flairés plus longtemps que les chiens entiers. Cela pourrait être dû au contexte d'étude et à notre faible taille d'échantillon. Il semble néanmoins y avoir une répartition différente des comportements de flairage émis chez les individus castrés. Ainsi, ce travail a permis de mettre en évidence l'influence de la castration sur les comportements sexuels et sociaux et de recueillir les avis des propriétaires sur cet acte. Cette thèse souligne l'importance d'une médecine individuelle adaptée à chaque chien, et la nécessité d'orienter les propriétaires selon leurs attentes vis-à-vis de la castration. [-]

Comprehensively explains animal learning theories and current best practices in animal training within zoos.
This accessible, up-to-date book on animal training in a zoo/aquaria context provides a unified approach to zoo animal learning, bringing together the art and science of animal training. Written by experts in academia and working zoos, it incorporates the latest information from the scientific community along with current best practice, demystifying the complexities of training zoo animals. In doing so, it teaches readers how to effectively train animals and to fully understand the consequences of their actions.
Zoo Animal Learning and Training starts with an overview of animal learning theory. It describes the main categories of animal learning styles; considers the diverse natural history of zoo animals; reviews the research undertaken which demonstrates ultimate benefits of learning; and highlights the advantages and disadvantages of the different approaches. It also shows how the direct application of learning theory can be integrated into zoo animal management; discusses how other factors might affect development; and investigates situations and activities from which animals learn. It also explores the theoretical basis that determines whether enrichments are successful.
Provides an easily accessibly, jargon-free introduction to the subject
Explores different training styles, providing theoretical background to animal learning theory as well as considerations for practical training programme – including how to set them up, manage people and animals within them and their consequences
Includes effective skills and ‘rules of thumb' from professional animal trainers
Offers commentary on the ethical and welfare implications of training in zoos
Features contributions from global experts in academia and the zoo profession
Uniquely features both academic and professional perspectives
Zoo Animal Learning and Training is an important book for students, academics and professionals. Suited to senior undergraduate students in zoo biology, veterinary science, and psychology, and for post-graduate students in animal management, behaviour and conservation, as well as zoo biology. It is also beneficial to those working professionally in zoos and aquaria at different levels.[-]