L'infection par un nouveau genre, récemment découvert, d'herpesvirus nommés herpesvirus endothéliotropes de l'éléphant (EEHV), a causé jusqu'à présent la mort d'environ 200 éléphants d'Asie (Elephas maximus) et quelques éléphants d'Afrique (Loxodonta spp.) dans le monde. Sept types viraux différents ont été identifiés, trois chez l'éléphant d'Asie et quatre chez celui d'Afrique. Ce sont des virus qui ont co-évolué avec leur espèce hôte depuis plusieurs dizaines de millions d'années et le séquençage de leurs génomes a montré une étonnante originalité entrainant leur classification dans une nouvelle sous-famille : les Delta-Herpesvirinae. Dans leur forme létale, les EEHV sont à l'origine d'hémorragies multiorganiques d'apparitions suraiguës et sont de loin la première cause de mortalité chez les jeunes éléphants d'Asie en captivité. Le diagnostic de référence actuel est la PCR et, ces dernières années, les premiers diagnostics sérologiques sont apparus. Les modalités de traitement restent complexes et un taux de létalité très élevé est observé, de 33 % à 100 % selon le type. Aucun vaccin n'a, pour l'instant, pu être développé. La situation en France n'est pas préoccupante avec seulement deux cas mortels rapportés et une population à risque peu nombreuse, mais les mesures globales de prévention prises par les parcs français demeurent limitées. L'étude de la séroprévalence au Laos grâce à des tests ELISA sur des éléphants captifs (n=77) dont environ un tiers (n=25) est en contact régulier avec des individus sauvages a montré qu'elle est de 20,5 % [16,1 - 24,9] dans la population des éléphants captifs et de la population sauvage de la province de Sayabondy. Cette séroprévalence est comparable à celle retrouvée dans les parcs occidentaux mais significativement moins élevée qu'en Thaïlande (42 %). Nous fournissons ici la première estimation de la diffusion de la maladie au sein d'une population d'éléphants sauvages au Laos.[-]

Le Laos de par sa situation géographique et les échanges commerciaux entretenus avec les pays voisins est une cible essentielle dans la surveillance et le contrôle des maladies infectieuses. Cependant, peu d'études ont été réalisées sur la filière porcine au Laos et la mise en place d'une surveillance efficace nécessite une bonne connaissance de cette filière. L'objectif de cette étude est d'utiliser une analyse de réseau afin de comprendre comment s'organise la filière puis d'estimer la probabilité de persistance du virus de la grippe porcine (SIV) dans les élevages échantillonnés et ainsi de proposer des points d'échantillonnage stratégiques pour la surveillance du SIV. Des enquêtes ont été menées chez les éleveurs de porcs et les commerçants des districts de Naxaithong, Songkhone et Louang Namtha. Une typologie d'élevage a été réalisée. Les mouvements de porcs ont été décrits à l'échelle locale et à l'échelle du pays et une analyse de réseaux égocentriques a été réalisée. Ceci nous a permis de décrire les caractéristiques et les spécificités des filières pour chacun des trois districts. L'estimation de la probabilité de persistance du SIV dans les élevages a montré que la probabilité de persistance était plus élevée dans les élevages avec reproducteurs, en particulier si ces élevages possédaient de grands effectifs. Des points d'échantillonnage possibles ont été identifiés : les gros abattoirs du pays vers lesquels convergent les porcs de plusieurs districts et les élevages avec reproducteurs de grands et très grands effectifs.[-]

La péninsule indochinoise, à la fois carrefour et synthèse de l'Asie se caractérise par la pluralité de ses ethnies, de ses religions et de ses modes de vie. Il existe une grande inégalité de niveau de vie entre les différents pays étudiés. Cette thèse rassemble les données épidémiologiques recueillies dans la littérature internationale et présente la situation sanitaire en matière de zoonoses parasitaires ces dernières années au Cambodge, Laos, Thaïlande et Viêt-Nam. Ainsi, au travers de la connaissance de l'épidémiologie des maladies et des us et coutumes des peuples, l'auteur peut dégager les mesures prophylactiques appropriées. Il ressort qu'un cruel manque d'hygiène général explique souvent un mauvais état sanitaire des populations humaine et animale. L'éducation des populations semble être la condition sine qua non pour l'amélioration de la santé publique. Ce travail constitue une base de données destinée à la réalisation du logiciel d'étude régionale des zoonoses mondiales, et nécessitera donc une mise à jour régulière.[-]