Le moyen diagnostic de l'ostertagiose le plus fiable, au moment de la rentrée en bâtiment, est le dosage de pepsinogène sérique. Son utilisation permet de cibler les lots nécessitant un traitement. Il est conseillé de prélever aléatoirement 5 à 10 génisses dans un lot et d'interpréter la moyenne des taux de pepsinogène obtenus pour prendre une décision thérapeutique. Néanmoins, sur des troupeaux simulés ou d'effectif total faible, une grande variabilité du taux moyen de pepsinogène a été observée avec la démonstration que le nombre de génisses à prélever était à adapter à l'effectif total du lot. Cette étude se basait sur des lots réels d'effectif variés et visait à : - Quantifier la variabilité du taux moyen de pepsinogène en fonction du nombre de génisses échantillonnées et identifier les paramètres qui en sont responsables. - Evaluer l'impact de la subjectivité visuelle sur les conséquences de l'aléa d'échantillonnage. - Tester différents mélanges de sérums, certains prenant en compte l'aspect physique des génisses, afin de trouver les mélanges les plus fiables et les moins coûteux. Selon la taille de l'échantillon et le seuil thérapeutique choisi, une inversion thérapeutique peut être observée dans 38,5% des cas et jusqu'à 71,1% des cas. Le risque d'inversion thérapeutique dépend de la sécheresse, de la taille de l'échantillon, de la réalisation d'un traitement, de l'écart au seuil du taux moyen du lot et de l'homogénéité du lot. La sélection de génisses « moins belles » par l'éleveur ou le vétérinaire maximise les taux de pepsinogène obtenus mais n'entraînent pas plus d'erreurs diagnostics. Les mélanges aléatoires de 5 génisses sont les moins représentatifs du lot, on préférera l'utilisation d'un mélange de 7 sérums ou de 2 mélanges de 5 sérums issus de génisses choisies sur critères physiques. L'ensemble des résultats a permis d'élaborer une stratégie d'échantillonnage dont la fiabilité méritera d'être testée.[-]

La gestion du risque parasitaire des bovins liés aux strongles digestifs passe par l'identification des lots et des périodes à risque. Cette identification est complexe car elle dépend de plusieurs facteurs. La modélisation parasitaire a permis la mise en place du système expert Parasit'Sim, outil aidant le praticien vétérinaire dans cette identification. Nous avons étudié la conduite du pâturage de 63 élevages de Loire Atlantique entre 2010 et 2020, correspondant à 155 lots de génisses parmi lesquels 69 lots étaient susceptibles d'être à risque d'ostertagiose et pour lesquels un dosage du pepsinogène sérique a été réalisé. L'analyse du lien entre le risque prédit par le système expert pour ces lots et les valeurs des dosages de pepsinogène obtenues a montré une concordance entre les deux : plus le risque prédit est grand et plus le niveau de pepsinogène est élevé. Nous avons voulu ensuite estimer les valeurs informatives de sortie du modèle (sensibilité, spécificité, valeurs prédictives positives et négatives) en nous basant sur des valeurs seuil de pepsinogène sérique. Il en ressort une très forte valeur prédictive négative, montrant que si le système expert estime que le risque est faible, il y a de grandes chances pour qu'il le soit. Nous avons enfin examiné le risque prédit en fin de saison de pâturage sur nos 155 lots de génisses : 41% d'entre eux ont un risque prédit nul, mais 37% sont à risque élevé, avec une majorité de lots de génisses en première saison de pâturage concernés.[-]