Les centres de soins de la faune sauvage ont pour objectif de prodiguer des soins aux animaux en détresse puis de les réintégrer dans leur environnement naturel. Or le séjour imposé en captivité peut être source de stress chronique altérant le bien-être des animaux et freinant leur récupération. L'objectif de ce travail était de constituer une première évaluation, dans sa composante comportementale, du bien-être de la faune sauvage reçue en centre de soins. Le pigeon biset a servi de modèle à cette étude préliminaire qui s'est déroulée au centre hospitalier universitaire vétérinaire faune sauvage de l'École Nationale Vétérinaire d'Alfort. La première partie de l'étude, dans le cadre d'une analyse bibliographique, récapitule, la définition du bien-être chez l'animal, les méthodes de mesure de celui-ci, les différentes sources de stress en captivité ainsi que leurs effets sur la santé et présente succinctement l'espèce d'intérêt. Ces éléments ont permis l'élaboration d'un protocole expérimental pour la mesure de bien-être, adapté aux contraintes d'un centre de soins, et visant à la résolution de deux questions principales portant d'une part sur la recherche de comportements anormaux et d'autre part sur la réaction des pigeons aux contraintes liées à la captivité. Une seconde partie de l'étude a permis de déterminer de façon expérimentale le budget d'activité en filmant six pigeons en bonne santé et leur utilisation de l'espace, ainsi que leurs réactions aux nuisances sonores, à la distribution alimentaire imposée et à la durée de leur captivité. Cette partie a permis de mettre en évidence un bien-être globalement satisfaisant des animaux mais également une tendance à l'expression de comportements de vigilance et de fuite pouvant être interprétés comme des signes de stress et de mal-être chez les oiseaux en soins. Faute de puissance statistique, les études menées n'ont pas permis de statuer sur l'adaptation des animaux à la captivité. Des résultats ont suggéré une certaine acclimatation au bruit durant la journée tandis que d'autres semblaient indiquer au contraire une sensibilisation aux nuisances sonores durant le séjour. L'étude conclut sur les actions de recherche qui devraient être menées pour étayer ces premiers résultats et sur les outils à développer pour en accroitre la portée. Enfin, une application des résultats de ces travaux en centre de soins est discutée au regard des moyens disponibles.[-]