La résistance des strongles des chevaux vis-à-vis des anthelminthiques est en progression constante partout dans le monde. Il est donc essentiel de pouvoir la détecter. Pour se faire, il est possible d'utiliser deux méthodes : le test de réduction d'excrétion fécale des œufs (TREFO) et l'estimation de la durée de réapparition des œufs (DRO). Ces deux méthodes ont été mises en œuvre dans deux haras en Normandie, sur 14 yearlings dans le premier haras et sur 10 juments dans le second. Les chevaux étaient répartis en deux groupes afin de disposer d'un groupe témoin. Le TREFO a pu être calculé trois fois : une fois sur chacun des groupes et une fois sur le premier groupe en comparaison avec le second comme groupe témoin. L'intervalle de confiance à 95% (IC95%) a uniquement été évalué dans le calcul du TREFO sans comparaison avec le groupe témoin. Les strongles étaient résistants au pyrantel dans le premier haras, avec un TREFO de 12% (IC95% : [7-19%]) et de 21% (IC95% : [16-28%]) avec un TREFO de 49% en comparaison au groupe témoin. Une suspicion de résistance au pyrantel est évoquée dans le deuxième haras avec un TREFO de 86% (IC95% : [78-91%]) et de 86% en comparaison avec le groupe témoin. Malgré une réduction de l'excrétion fécale des œufs de 100% pour les trois calculs de TREFO (IC95% : [92-100%] et IC95% : [98-100%]) à l'utilisation de l'ivermectine dans le premier haras, l'apparition de résistance des strongles vis-à-vis de cette molécule est suspectée compte tenu d'une DRO réduite avec une estimation de cette période entre 4 et 6 semaines.[-]