Les conditions environnementales lors d'une course de chien de traineaux dans les Alpes amènent à repenser les techniques médicales et paramédicales spécifiques afin d'assurer le suivi de la santé des chiens en course. Athlètes de haut niveau, ils parcourent de nombreux kilomètres pendant plusieurs jours, sur des dénivelés souvent très importants. Les affections ostéo-articulaires sont donc parmi les pathologies les plus fréquemment rencontrées lors d'une telle épreuve, et il est capital de les prendre en charge rapidement. Cette approche expérimentale vise à évaluer la pertinence de l'imagerie thermique par infrarouge comme outil de détection d'affections ostéo-articulaires en condition de compétition. Après une étude préliminaire sur chien sain lors de l'édition 2020, 16 chiens de traineaux suspectés de présenter une affection ostéo-articulaire lors de l'édition de La Grande Odyssée 2021, ont été inclus dans l'étude. Des images de thermographie ont été prises au niveau de l'articulation atteinte, des 2 articulations adjacentes ainsi que du membre contro-latéral et les températures obtenues ont été comparées. De plus, une population contrôle composée de 8 individus a permis la validation de notre technique analytique. Suite à l'analyse des images thermiques obtenues, les résultats n'ont globalement pas permis de détecter de différences significatives entre des clichés thermographiques d'articulations saines et des clichés d'articulations atteintes d'affections ostéo-articulaires. Lorsqu'une différence existait, le côté lésé était significativement plus froid que le côté sain pour les articulations lésées et distales. Cette étude suggère donc que la thermographie n'est pour l'instant pas un outil de détection pertinent sur le terrain pour explorer les lésions ostéo-articulaires chez le chien de traineau en condition de course et que des études plus complètes sont à envisager.[-]

Le développement des médecines complémentaires telles que l'ostéopathie, a contribué à démocratiser cette dernière. Il est intéressant de remarquer que l'ostéopathie fait désormais pleinement partie du suivi médical de nombreux chevaux de sport, au point que l'intervention d'un ostéopathe est fréquemment sollicitée avant même le recours à un vétérinaire, en cas d'affection de l'appareil locomoteur. En raison de l'intérêt grandissant dont l'ostéopathie fait l'objet, cette thèse cherche à objectiver, grâce à la technologie infrarouge, une amélioration de la symétrie dorsale des chevaux à la suite d'un traitement l'ostéopathique. Considérant les asymétries thermiques présentes sur le dos de 14 chevaux, leurs évolutions à 2 heures et à 7 jours après une séance d'ostéopathie ont été étudiées, puis comparées aux asymétries thermiques dorsales relevées sur 12 chevaux témoins. L'analyse des résultats a révélé une diminution significative de leur nombre sur les chevaux traités par rapport aux chevaux témoins, à échéance de 2 heures mais également de 7 jours après le traitement. Il semblerait ainsi que la pratique de l'ostéopathie favorise la résolution des asymétries thermiques dorsales. En revanche, l'apparition de ces dernières ne semble pas significativement impactée par la réalisation du traitement ostéopathique. Pour parfaire le lien entre dysfonctionnement ostéopathique et température cutanée suggérée par la règle artérielle, il serait intéressant, dans une future étude, d'étudier la relation entre le diagnostic ostéopathique et le thermogramme des chevaux.[-]

Les mortalités actuelles d'essaims d'abeilles sont inquiétantes et surviennent en majorité durant l'hiver. A cette saison, l'apiculteur dispose de peu d'outils pour superviser ses colonies au cours du temps et pour détecter les mortalités sans devoir perturber les essaims. La thermographie peut apporter une aide supplémentaire pour surveiller les ruches, seule ou en complément des autres méthodes. Dans cette étude, une caméra thermique d'entrée de gamme a été utilisée pour suivre 45 ruches Dadant 10 cadres durant un hivernage complet (de novembre 2018 à mars 2019 en France). La température maximale des faces avant et arrière a été relevée par caméra thermique une fois par mois. Les meilleures conditions de mesures ont été obtenues par temps clair, le matin avant le lever du soleil , en se plaçant de biais par rapport à la paroi et en respectant une distance caméra-paroi d'environ 60cm. En comparant la température maximale de la face avant de la ruche à celle d'un témoin (une ruche vide placée sur le même rucher), il est possible de différencier les ruches vivantes des ruches mortes. La sensibilité de la méthode est de 0,81 et sa spécificité de 1. La température des ruches mortes n'est jamais supérieure de plus de 2,3°C à celle des témoins. Les données ne sont pas suffisantes pour expliquer la plus grande fiabilité des mesures effectuées sur la face avant par rapport à celles effectuées sur la face arrière. L'influence de la peinture du corps de ruche sur la mesure n'a pas été démontrée. Ce test diagnostique doit faire l'objet de nouvelles études pour évaluer ses répétabilité et reproductibilité. Ces résultats sont prometteurs pour analyser la cinétique des mortalités hivernales des essaims et détecter précocement les mortalités sans intervenir sur la ruche. Cela permettrait une meilleure compréhension des mortalités hivernales, une amélioration des diagnostics et une anticipation sur la saison apicole à venir.[-]

La caméra thermographique infrarouge permet la mesure de la température superficielle cutanée sur de grandes surfaces corporelles, sans contact et en temps réel. L'étude rétrospective, à partir de 221 chevaux présentés à la consultation du Centre d'Imagerie et de Recherche sur les Affections Locomotrices Equines (CIRALE), montre sa place dans le diagnostic des affections locomotrices du cheval. Concernant le dos, cette technique permet une bonne détection des dos lésés et indemnes (VPP = 74 % et VPN = 66 %). Par contre, pour les différentes articulations des membres thoraciques et pelviens, seuls les thermogrammes révélant une absence de zone de chaleur anormale semblent corrélés à l'absence de lésions sous-jacentes, puisque les spécificités et les valeurs prédictives négatives varient entre 89 et 99 % (exception faite de la VPN du pied postérieur de 50 %). Enfin, la thermographie infrarouge permet globalement une bonne détection des tendinopathies même si des différences notables existent entre les tendons fléchisseurs superficiel et profond du doigt et le ligament suspenseur du boulet. Les résultats de cette étude sont cependant à relativiser en fonction des différents biais et des fréquences des lésions, puisque les valeurs prédictives dépendent des prévalences.[-]