Les sports de mordant sont dérivés du dressage des chiens d'utilité et constituent la base de la sélection de certaines races de chiens, principalement axés sur le courage et la disponibilité dans le travail. Quatre disciplines en découlent : le Ring, le Mondioring, l'IGP et le Campagne. La pratique du mordant dans un cadre sportif en France est règlementée sur le plan législatif et encadrée par la Société Centrale Canine. Exigeantes et chronophages, ces disciplines voient leur nombre de licenciés diminuer chaque année, diverses crises ayant eu des impacts sur ces sports. Les chiens qui pratiquent ces sports peuvent être comparés à de véritables athlètes. La spécificité de l'effort demandé et la biomécanique du mordant et des sauts réalisés pendant ces sports entrainent des affections spécifiques qui vont principalement concerner les appareils locomoteur et bucco-dentaire. La prévention de la pathologie du chien de sport passe par un entraînement physique rigoureux et bien mené, la réalisation d'un échauffement et d'une récupération après tout effort, mais aussi par l'adaptation de l'alimentation et par un suivi vétérinaire. Notre étude a pour objet de dresser le profil des conducteurs en France et de décrire les habitudes d'entraînement et les habitudes alimentaires de ces chiens, d'étudier le lien entre la pratique sportive de mordant et les différentes affections rencontrées, et enfin d'analyser quel est le rôle du vétérinaire auprès de ces chiens. Pour cela, nous avons adressé un questionnaire par Internet auprès des conducteurs de chiens pratiquant une discipline de mordant. Nous avons pu analyser 374 questionnaires. Ainsi, dans cette étude, la pratique d'une discipline en particulier, le fait d'appartenir à une race et la nutrition ne constituent pas un facteur de risque quant à la survenue d'une pathologie en lien avec la pratique d'une discipline de mordant. En revanche, la réalisation d'un échauffement et d'une récupération au moment de l'effort semble prévenir l'apparition des affections locomotrices. La prise en charge des chiens de sport proposée actuellement par les vétérinaires ne satisfont pas les pratiquants de ces disciplines, bien que nos résultats montrent que les chiens bénéficiant d'un suivi vétérinaire adapté à la pratique de leur sport présentent moins de blessures que les autres. Toutefois, les pratiquants de ces sports sont demandeurs du développement d'une branche de la médecine sportive dédiée aux sports de mordant.[-]