L'hyperthyroïdie féline est la maladie endocrinienne la plus fréquente chez le chat âgé, dont la sécrétion excessive et autonome d'hormones thyroïdiennes est à l'origine d'une thyréotoxicose. Depuis sa première description en 1979 par le docteur Peterson, les présentations cliniques des chats ont évolué. Une seule étude entre 1983 et 1993 (Broussard et Peterson, 1995) s'est intéressée à l'évolution de la présentation clinique des chats hyperthyroïdiens, montrant que la fréquence et la sévérité de certains signes cliniques diminuaient au cours du temps. Par analogie avec cette étude, notre objectif était d'évaluer l'évolution de la présentation clinique et des modalités diagnostiques des chats diagnostiqués hyperthyroïdiens au Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire d'Alfort entre 2004 et 2018. Nos hypothèses étaient qu'au cours du temps, le nombre de chats diagnostiqués hyperthyroïdiens en seconde intention diminuait, que les chats présentaient des formes cliniques plus subtiles associant peu de signes cliniques, que la thyroxinémie au moment du diagnostic diminuait et que celle-ci n'est pas toujours contributive au diagnostic, nécessitant un recours accru au dosage de la T4 libre après dialyse, de la TSH ou à la scintigraphie thyroïdienne. Enfin, on supposait que les dosages administrés en antithyroïdiens de synthèse pour traiter les chats sur le long cours étaient plus faibles. Au total, 396 chats ont été inclus dans l'étude et répartis en une population 1 (107 chats entre 2004 et 2010) et 2 (289 chats entre 2011 et 2018). Dans notre étude, le nombre de cas diagnostiqués en seconde intention n'a pas augmenté. Les chats de la population 1 présentaient davantage de nodules thyroïdiens (86 % vs 66,4 %), de comportements alimentaires anormaux (85 % vs 66,8 %), de souffles cardiaques (70,1 % vs 59,2 %) et d'hypertension artérielle systémique (56,1 % vs 36,3 %) que les chats de la population 2 à la présentation plus fruste avec majoritairement des anomalies cardiovasculaires (93,1 % vs 83,2 %) dont une tachycardie (89,3 % vs 75,7 %). Les valeurs médianes de T4 totale au moment du diagnostic étaient similaires entre les 2 populations (103 nmol/L vs 100 nmol/L). En revanche, davantage de chats de la population 2 (36,7 % vs 25,5 %) présentaient une augmentation légère à modérée de la thyroxinémie . Les chats de la population 2 recevaient des doses en thiamazole plus faibles aussi bien au moment de l'initiation du traitement (< 10 mg/j) que lors de son entretien (< 5 mg/j) que les chats de la population 1 (doses supérieures ou égales à 10 mg/j pour initier le traitement et l'entretien). Il semble que les chats présentent des formes de plus en plus frustes de la maladie. Ainsi, le dosage de la T4 libre après dialyse ou de la TSH ainsi que la réalisation d'une scintigraphie en complément de la T4 totale devraient se systématiser afin de détecter les chats hyperthyroïdiens précocement.
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L'hyperthyroïdie féline est la maladie endocrinienne la plus fréquente chez le chat âgé, dont la sécrétion excessive et autonome d'hormones thyroïdiennes est à l'origine d'une thyréotoxicose. Depuis sa première description en 1979 par le docteur Peterson, les présentations cliniques des chats ont évolué. Une seule étude entre 1983 et 1993 (Broussard et Peterson, 1995) s'est intéressée à l'évolution de la présentation clinique des chats ...