Une étude rétrospective a été réalisée à la Clinéquine de Vetagro Sup Lyon et à la Clinique de Bailly à Dammarie-Les-Lys, afin de connaitre l'importance des affections fongiques de la cornée chez le cheval en France, car à notre connaissance encore aucune étude n'y avait été réalisée. Les résultats de cette étude sont proches des données de la littérature d'autres pays, malgré des particularités propres à nos deux séries de cas. Cette étude montre l'importance de la réalisation d'examens complémentaires précoces, afin d'établir le diagnostic le plus tôt possible et ainsi d'améliorer le pronostic, car l'œil peut être perdu. Ces examens sont d'autant plus pertinents, lorsque des éléments dans l'anamnèse, nous orientent vers un diagnostic de kératomycose : évolution chronique de l'affection, traitements antérieurs locaux notamment antibiotiques et corticoïdes, saisonnalité éventuelle. De même, lorsque l'examen oculaire montre une ou plusieurs lésions suivantes : ulcère cornéen, néovascularisation, abcès stromal, plaque fongique, des prélèvements pour mise en culture et analyse cytologique doivent être réalisés avant tout autre examen, notamment avant de réaliser les tests aux colorants. Les kératomycoses sont généralement douloureuses mais des cas de kératites indolentes et atypiques peuvent être rencontrées. Il n'existe pas de collyre antifongique commercialisé en France donc l'emploi des molécules antifongiques se fait toujours hors AMM. Une mise à jour des spécialités disponibles en médecine humaine et vétérinaire, pour le traitement, par voie locale et générale, des kératomycoses a été réalisée : plusieurs antifongiques sont disponibles. Ils doivent être utilisés en association avec des anti-inflammatoires, des antibiotiques et des mesures hygiéniques. Des traitements chirurgicaux, en complément du traitement médical, peuvent aussi être requis pour favoriser la guérison. Il est essentiel de prévenir les propriétaires que le traitement est très long et contraignant.[-]