L'aromathérapie prend une part de plus en plus importante dans l'arsenal thérapeutique du vétérinaire et des éleveurs, notamment suite aux plans EcoAntbio 1 et 2. Leur utilisation n'est pourtant pas autorisée chez les animaux producteurs de denrées destinées à la consommation humaine. L'application d'un mélange de cinq huiles essentielles (Corydothymus capitatus, Cymbopogon martinii, Gaultheria procumbens, Helichrysum italicum spp italicum, Melaleuca quinquenervia) sur la mamelle de trois vaches laitières, le prélèvement du lait puis le dosage de deux marqueurs moléculaires par huile essentielle dans les échantillons (chromatographie en phase gazeuse couplée à une spectrométrie de masse) ont permis d'établir des courbes de concentrations de résidus en fonction du temps. Certains marqueurs n'étaient présents dans le lait que lors de la phase de traitement, un a été retrouvé durant toute la durée de l'essai (reflet probable de l'alimentation des vaches) et d'autres étaient à une concentration trop faible pour être détectés. Les dosages de la majorité des composés ont mis en évidence de très faibles concentrations en résidus dans le lait, très inférieures aux valeurs toxicologiques de référence disponibles pour ces marqueurs. Pour deux de ces marqueurs, trop peu de données toxicologiques existent pour se prononcer. Il est possible de considérer que le risque pour la santé du consommateur est faible suite à l'ingestion d'un lait de vache traitée par les trois premières huiles essentielles citées, et il faut des études toxicologiques plus approfondies avant de se prononcer sur les deux autres (Helichrysum italicum spp italicum, Melaleuca quinquenervia).[-]