Peu d'informations font état de l'usage qui est fait des médicaments humains par les vétérinaires praticiens de nos jours. Les vétérinaires peuvent, quand cela est nécessaire et sous certaines condi-tions définies par le dispositif de la cascade de prescription, prescrire ou administrer des médica-ments initialement destinés à l'être humain. Dans un premier temps, les contours de l'aspect ré-glementaire et législatif de ce recours aux médicaments humains sont dressés ainsi que les aspects pratiques à prendre en compte avant d'utiliser de tels médicaments chez l'animal. La seconde et majeure partie de ce travail est consacrée à l'analyse des résultats d'un questionnaire diffusés au-près de praticiens en médecine et chirurgie des chiens et chats. 71% des répondants estiment pres-crire des médicaments humains à une fréquence comprise entre une fois par mois et une fois par semaine. L'ophtalmologie et la gastro-entérologie sont les domaines qui engendrent le plus la prescription de spécialités humaines. 87% des praticiens interrogés y ont également recours pour usage professionnel, c'est-à-dire dans le cadre des activités de soins réalisés dans leur structure d'exercice. Au-delà de la caractérisation des habitudes vis-à-vis des médicaments humains -qui peuvent d'ailleurs varier selon les profils- ce travail avait vocation à établir un inventaire des mé-dicaments humains (donc des molécules) sollicités par la profession à ce jour. La gabapentine, la mirtazapine, le diazépam, l'acide ursodésoxycholique, l'alfuzosine et d'autres molécules sont ci-tées par un grand nombre de praticiens, et pourtant toujours absentes de l'arsenal thérapeutique vétérinaire pour certaines. Ce travail a également permis d'avoir un aperçu rapide de la pharmaco-vigilance dans ce contexte d'utilisation de médicaments humains chez le chien et le chat. Un court guide pratique rappelant les principaux éléments réglementaires et contenant les monographies des molécules humaines les plus utilisées est disponible à la fin du manuscrit.[-]