La question du portage sain de leptospires en élevage canin est une problématique d'intérêt compte-tenu du risque zoonotique d'une part, et du concept « one health » d'autre part. Nous assistons actuellement à une évolution épidémiologique de la maladie chez le chien, de nouveaux sérogroupes historiquement non vaccinaux étant fréquemment incriminés (en particulier Australis). Cette étude permet de confronter le niveau de protection offert par les vaccins tétravalents de nouvelle génération incluant le sérogroupe Australis au niveau de portage observé dans un effectif de chiens exposés aux contaminations. L'objectif de l'étude était de déterminer le taux de portage asymptomatique au sein d'une meute de chiens de chasse, évoluant à l'interface faune sauvage et domestique et donc sujette aux contacts avec des leptospires pathogènes. Il s'agissait de dénombrer dans une population de 56 chiens le nombre d'animaux présentant une PCR sur urine ou sur sang positive, et également de suivre le portage dans le temps en prélevant de nouveau les individus excréteurs et apparemment sains. Quatre chevaux ont été inclus dans l'étude du fait de leur proximité immédiate avec les chiens du chenil afin d'explorer une éventuelle circulation des leptospires inter espèces. Dix chiens ont présenté une PCR sur urine positive et un chien a présenté une PCR sur sang positive. Onze mois plus tard, seulement deux chiens parmi les 10 présentaient toujours une PCR sur urine postive. Ces résultats sont compatibles avec l'existence d'un nombre supérieur à celui attendu de porteurs-excréteurs asymptomatiques de leptospires pathogènes dans une population de chiens apparemment sains. De par l'étude des profils sérologiques, il semblerait que la protection en matière de prévention du portage asymptomatique offerte par le vaccin tétravalent ne soit pas aussi forte et longue qu'espérée.[-]