Les atteintes rénales aiguës (AKI) sont une problématique majeure chez les patients hospitalisés en médecine humaine. Dans l'optique d'améliorer le diagnostic et la prise en charge des patients, elles font l'objet, depuis une vingtaine d'années, d'un effort mondial visant à standardiser leur classification et leur diagnostic. En médecine vétérinaire, les atteintes rénales aiguës en milieu hospitalier font encore l'objet de peu d'études. Dans ce contexte, l'étude rétrospective des atteintes rénales chez 1006 chevaux hospitalisés a pour objectif d'adapter au cheval la terminologie utilisée aujourd'hui en médecine humaine et de dégager les caractéristiques principales des atteintes rénales aiguës de cette espèce en milieu hospitalier. Les résultats obtenus révèlent une prévalence des AKI chez les chevaux hospitalisés semblant plus faible que chez l'homme. Plusieurs facteurs de risques ont été mis en évidence, comme l'âge, l'admission en urgence ou non ou encore le motif d'admission de l'individu. Bien que son étiologie soit le plus souvent multifactorielle, les causes principales d'atteinte rénale aiguë dans la population étudiée étaient un état de déshydratation sévère ainsi que l'utilisation d'anti-inflammatoires ou d'antibiotiques néphrotoxiques. Le diagnostic de ces atteintes rénales repose encore aujourd'hui majoritairement sur la mesure de la créatininémie. Ce travail souligne par ailleurs l'importance de l'étude de la cinétique de la concentration sérique de créatinine, en complément de sa valeur absolue, améliorant ainsi la sensibilité et la précocité du diagnostic des AKI.[-]