Malgré la hausse continue de leur taux d'activité, les femmes, moins représentées que les hommes parmi les cadres, sont souvent cantonnées dans les métiers de la santé et du social et moins bien rémunérées. Le métier vétérinaire, féminisé tardivement, est désormais majoritairement exercé par des femmes, bien que celles-ci soient particulièrement exposées au burnout et à des difficultés à concilier vie privée et vie professionnelle. Cette étude analyse la féminisation de la profession vétérinaire en France au cours des 20 dernières années. Elle repose sur une enquête auprès de femmes vétérinaires diplômées après 2003 en France et dans l'UE, et couvre leurs motivations, ressentis, conditions de travail, expériences, aspirations et vie privée. Ces professionnelles font face à une forte charge de travail, des horaires irréguliers, et des difficultés à concilier vie personnelle et professionnelle, surtout en tant que mères. Cette féminisation entraîne aussi des perceptions contrastées : certaines y voient un progrès, d'autres déplorent un manque de légitimité. Cette étude conclut sur la nécessité de promouvoir des conditions de travail adaptées aux besoins des femmes vétérinaires, d'améliorer l'équilibre vie professionnelle et privée, et de lutter contre les inégalités de genre pour une meilleure santé mentale et pour assurer la pérennité de la profession.[-]