Fréquemment rencontrées, en particulier dans l'espèce canine, les polyarthrites des carnivores regroupent un ensemble d'affections inflammatoires pluriarticulaires d'origine variée. Leur mécanisme pathogénique implique le plus souvent une médiation immunologique faisant intervenir des antigènes, infectieux dans la grande majorité des cas, ou des antigènes du soi (autoantigènes). Certaines entités ont fait l'objet de nombreuses descriptions et sont aujourd'hui bien définies chez le chien ou le chat (arthrites réactionnelles et polyarthrites idiopathiques, lupus érythémateux systémique canin, polyarthrite chronique érosive canine et polyarthrite chronique progressive féline). Pour d'autres, des interrogations subsistent quant aux parallèles effectués avec certaines maladies connues chez l'homme (polyarthrite rhumatoïde canine, lupus érythémateux systémique félin). D'autres encore, de description plus sporadique, demandent à être mieux cernées (complexe polyarthrite/polymyosite, syndrome sec, syndrome arthrite/méningite, amyloïdose familiale du shar peï, vascularites médicamenteuses et réactions vaccinales, synovite lymphoplasmocytaire). Dans tous les cas, leur diagnostic s'appuie sur une synthèse raisonnée des données cliniques, épidémiologiques et biologiques, et exige une conduite rigoureuse et méthodique afin de proposer un protocole thérapeutique adapté.