La première partie de ce travail s'intéresse à la flore fongique du chat : caractères généraux des champignons, recensement des différentes espèces - depuis les plus pathogènes jusqu'aux champignons habituellement saprobes -, et modalités d'expression de leur pathogénicité. La deuxième partie étudie les rétroviroses félines dues au virus de l'immunodéficience (FIV) et au virus de la leucose (FeLV), puis leur place parmi les déficits immunitaires chez le chat. La troisième partie présente les résultats d'une enquête sur les rétroviroses félines et leur lien avec la flore fongique du chat. Dans ce but, 106 chats ont subi une prise de sang (détermination du statut rétroviral, et recherche de l'antigène glycuronoxylomannane de cryptococcus neoformans) et des prélèvements en vue de culture mycologique sur le pelage, dans la bouche, les conduits auditifs et le rectum. trente trois chats étaient contaminés par le FIV, quinze par le FeLV et deux, à la fois par le FIV et le FeLV. Des champignons ont été retrouvés dans 93,8%, 51,8%, 32,1% et 26,4% des prélèvements respectivement à partir du pelage, des conduits auditifs, de la gorge et du rectum. Les genres les plus fréquemment retrouvés étaient (par ordre décroissant) : Aspergillus spp., Pennicilium spp., Cladosporium spp., Aspergilllus spp., Candida albicans dans la gorge, Penicillium spp., Malassezia spp. dans le rectum. Des dermatophytes ont été retrouvés chez 12 chats (4espèces isolées : Microsporum canis, Microsporum gypseum, trychophyton terrestre et microsporum persicolor.), le plus souvent sur la peau. Malassezia sp. a été isolé à partir de quatre sites : 20,8%, 16%, 10,4%, 3,8% de porteurs respectivement dans les conduits auditifs, sur le pelage, dans le rectum, et la gorge. C. albicans a été isolé dans les prélèvements de gorge (5 chats), mais aussi sur la peau (8 chats), Cryptococcus neoformans a été isolé dans un conduit auditif, et Cryptococcus albidus dans la gorge du chat. La recherche de l'antigénémie de C. neoformans était positive pour 6 chats sur 71 (3 FIV + et 3 FeLV / FIV -) mais sur les cultures à partir des sites choisis étaient négatives. L'étude statistique des résultats a montré que le nombre moyen de champignons différents isolés par animal (tous sites confondus) est significativement plus élevé chez les chats porteurs de rétroviroses (4,7 contre 3.75). Cette relation est également vérifiée si l'on restreint l'étude au pelage. La fréquence de portage de Malassezia spp. et Aspergillus spp. est significativement plus importante chez les chats FIV et / ou FeLV positifs. Les chats FIV et/ou FeLV positifs sont plus fréquemment porteurs de champignons (tous genres confondus) dans les conduits auditifs, cette relation se vérifiant également pour le genre Malassezia. Le rôle des chats porteurs de rétroviroses comme réservoir de certaines espèces fongiques est discuté.

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