Les encéphalopathies spongiformes subaiguës transmissibles (ESST) sont des maladies neurodégénératives d'issue toujours fatale, d'évolution lente et caractérisées par une très longue période d'incubation. Elles touchent l'homme et les mammifères supérieurs. Le chef de file de ces maladies est la tremblante du mouton, connue depuis plus de deux siècles en Angleterre. La récente crise dite "de l'ESB" a relancé l'étude de ces maladies. Dans un premier temps, les travaux ont porté sur la sélection de lignées de moutons et de souris résistantes à l'infection expérimentale par la tremblante et ont permis de mettre en évidence un déterminisme génétique de la longueur de la période d'incubation, appelé Sinc chez la souris et Sip chez le mouton. L'implication d'une protéine endogène, la PrP, dans le déroulement des ESST a conduit à l'étude de l'influence des mutations du gène responsable de sa production sur la sensibilité et la vitesse de développement d'une encéphalopathie tant chez l'animal que chez l'homme. Des allèles dits "à risque" ont été identifiés. La mise au point d'animaux transgéniques comme modèles des maladies humaines, en particulier des souris, a permis d'importantes avancées scientifiques dans la connaissance de ce type de pathologies. Malgré cela, l'agent responsable n'a toujours pas été formellement identifié. Ce travail passe en revue l'évolution des connaissances concernant les aspects génétiques des encéphalopathies spongiformes animales, depuis le début des années soixante à nos jours.