Les rapports qui unissent les troubles comportementaux observés chez le chien, l'âge et l'accumulation de peptide AB ont été étudiés, au moyen de l'immunohistochimie, chez 25 chiens. Le statut cognitif des animaux a été évalué grâce à l'échelle du vieillissement émotionnel et cognitif (Pageat, 1996) remplie par le propriétaire. Celle-ci comportait deux parties: la première mesurait les activités quotidiennes de l'animal (alimentation, boisson, soins corporels...) tandis que la seconde s'intéressait au comportement social. Des prélèvements du lobe temporal inférieur incluant l'hippocampe ont été colorés par l'hématéine-éosine et l'imprégnation argentique de Bodian couplé au bleu de Luxol. L'immunoréactivité AB a été étudiée avec cinq anticorps dirigés contre des épitopes différents du peptide: AB1-7 (don de F. Checler), AB8-17 (Dako), AB17-31 (E50, H. Akiyama), AB40 et AB42 (FCA3540 et FCA3542, de F. Checler). La densité des dépôts vasculaires et diffus a été évaluée dans quatre aires corticales (le gyrus parahippocampique-aire 28 de Brodmann, la crête du sillon temporo-occipital latéral-aire 22, le gyrus temporal moyen, aire 21 et le gyrus temporal inférieur-aire 20). Les dépôts diffus étaient majoritairement marqués par les anticorps anti-AB17-31 (E50) et anti-AB42 (FCA3542) tandis qu'ils ne l'étaient pas avec l'anticorps anti-AB40 (FCA3340). Les dépôts vasculaires étaient immunomarqués par tous les anticorps. Aucune anomalie neurofibrillaire n'a été observée (imprégnation argentique et immunohistochimie anti-Alz50, AD2 et AT8). L'âge était le principal facteur explicatif du déficit cognitif (r=0,82; p<0,0001- régression multivariée, pas à pas). Même en tenant compte de l'âge, il restait une liaison entre les dépôts diffus d'AB et le score cognitif (corrélation partielle=0,57). Aucun rapport n'était observée entre le statut cognitif et la distribution des lésions.