L'élevage du cerf rusa, initié en 1988 en Nouvelle Calédonie, a rapidement dû chercher à diversifier ses débouchés afin de faire face à la saturation du marché local de la venaison. Un partenariat entre les éleveurs locaux et les institutionnels a permis, en 1994, d'ouvrir un marché d'exportation de cerfs en vif vers la Thaïlande. Un appui technique fut apporté aux éleveurs thailandais afinde sécuriser et pérenniser les rapports commerciaux, mais aussi ce système d'élevage. Animal tropical et sauvage, à la biologie particulière le Rusa va s'éloigner des vastes plaines de la vallée de Bourail pour changer d'hémisphère, se trouvant ainsi dans un système de saisons inversées. Les grandes étendues herbeuses vont céder la place à des enclos réduits. Dans un contexte géographique et environnemental, et à travers une tradition culturelle, totalement différents de ceux de la Nouvelle Calédonie, les systèmes d'élevage thaïlandais vont présenter cette caractéristique commune, d'un point de vue zootechnique, d'être de type intensif. Qu'en est-il de l'adaptation de l'animal à ce nouveau contexte? Quels sont ces nouveaux élevages intensifs? Est-il d'ores et déjà possible d'établir une comparaison avec les performances enregistrées en Nouvelle Calédonie? La présente étude tente d'éclairer ces questions, avec les réserves inhérentes à tout travail qui se veut pluridisciplinaire limité par le temps, l'espace et parfois les différences socio-culturelles.