Les tumeurs colo-rectales des carnivores domestiques sont rares, elles ne représentent que moins de un pour cent des tumeurs. Chez les chiens la localisation colo-rectale se retrouve dans environ un tiers des tumeurs digestives, avec une prédisposition rectale. Chez les chats la proportion est bien moindre et le côlon plus souvent atteint. On retrouve, comme pour la majorité des pathologies tumorales, un âge d'apparition d'environ 10 ans. les chats sont particulièrement touchés par des tumeurs malignes (Iymphosarcome, adénocarcinome) et les chiens plus atteints par des formes bénignes (adénome, léïomyome) que par les cancers (adénocarcinome, léïomyosarcome, lymphosarcome). Le symptôme essentiel reste la présence de sang dans les selles. Le diagnostic est généralement posé grâce à l'endoscopie et aux biopsies, mais il faut souligner que la majorité des tumeurs canines est palpable par toucher rectal. Le traitement de choix est l'exérèse chirurgicale, et même si ce geste est encore considéré comme risqué il est possible d'en réduire les complications par l'application de règles simples. La chimiothérapie est de plus en plus couramment utilisée et apporte une amélioration importante du pronostic. La radiothérapie permet elle aussi d'améliorer les traitements mais sa difficulté de réalisation et son prix l'écarte encore de la pratique générale. Notre étude, effectuée sur des cas de tumeurs colo-rectales sélectionnés au sein de la consultation spécialisée de gastro-entérologie de l'Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort, nous a permis de retrouver des résultats comparables à ceux fournis par la bibliographie. Cette étude nous amène à insister sur quelques points cruciaux de la gestion de ces atteintes: un diagnostic restant encore trop tardif, des risques métastatiques sous évalués retardant les décisions thérapeutiques et la persistance d' un a priori négatif quand à la possibilité d'obtenir la guérison dans cette pathologie. Le cancer colique étant l'un des plus représenté chez l'homme, les connaissances sont en perpétuelle évolution dans cette spécialité. Des avancées médicales et chirurgicales devraient en découler en médecine vétérinaire.