Les destins du tigre et de l'homme ne pouvaient qu'étroitement se lier. Partageant le même habitat, la confrontation de deux adversaires de taille était inévitable. Jusqu'au dix-neuvième siècle, le tigre, deuxième prédateur terrestre après l'ours, régnait en maître en Asie. Représentant une force de la nature, il est intégré dans la culture, la religion et la médecine traditionnelle des populations d'Asie. L'homme craint et respecte le tigre, capable de devenir un redoutable prédateur pour l'homme. L'arrivée des étrangers en Asie et l'avènement de l'arme à feu bouleversent ce statut. Le tigre, que l'on peut désormais aisément tuer, devient une marchandise. Mort, il sert de trophée, vivant, il est exhibé en captivité. Contrairement aux populations autochtones, s'accommodant de sa présence, les occidentaux ne tolèrent pas dans leur environnement un animal potentiellement dangereux pour l'homme. Le massacre, initié par les côlons, se poursuit: les gouvernements des pays d'Asie considèrent désormais le tigre comme un animal nuisible. Pourchassé, le tigre souffre également de la perte de son habitat. En 1973, le tigre se meurt. Il est sauvé in extremis. Mais une autre menace le guette. La chasse désormais interdite est remplacée par le braconnage en réponse à la demande croissante de médecine traditionnelle à base de tigre. Les peuples d'Asie prennent soudain conscience que le tigre a plus de valeur mort que vivant. En un siècle, les effectifs sont passés de 100 000 à 8000 tigres. Trois sous-espèces ont déjà disparu. La création de réserves, la lutte contre le braconnage, les programmes de reproduction en captivité, l'information du public sont autant de moyens de le sauvegarder. Il est pourtant plus facile d'exterminer une espèce que de la maintenir en vie. Il n'est pas sûr que le tigre soit présent à la prochaine année du tigre du calendrier chinois en 2008...

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