Après plusieurs années consacrées à du travail de terrain en aide d'urgence et en appui au développement auprès de groupes sociaux divers vivants au Nord-Ouest du Mali, l'intérêt de lier connaissance technique extérieure et perception propre des principaux intéressés s'est trouvé fortement confirmé. D'abord concrètement, à une échelle modeste, puis de manière plus importante quand de grandes institutions ont souhaité faire appel à ce type d'approche. Ce travail dresse un tableau opérationnel d'une méthodologie fondée sur l'intégration multi-disciplinaire des données couramment explorées lors de l'étude de la filière viande rouge et centrée sur les producteurs eux-mêmes. Elle nécessite d'abord de mieux considérer les termes apparemment objectifs qui structurent l'intitulé. Ainsi, "filière", "viande rouge" et même "producteurs" apparaissent comme des notions restrictives pour éclairer les motivations et les blocages animant une activité comme l'élevage. Les exigences de la méthode sont explicitées et corrélées à une longue expérience personnelle de terrain et de recherche en matière d'appui aux éleveurs et aux agriculteurs. Dans le cas du Mali, les conclusions dégagées, quoique non représentatives statistiquement, ont permis de rendre compte de la diversité des situations présentes et de s'abstraitre d'images conventionnelles et fausses, encore très en vogue, comme le pasteur contemplatif, ou l'élevage des agriculteurs améliorateurs de l'environnement, ou encore l'élevage semi-intensif plus économiquement rentable que le mode pastoral extensif...