L'objectif de cette thèse était de décrire la déformation du muscle interosseux III (mIO3) induite par l'extension de l'articulation métacarpo-phalangienne (AMP). Le mlO3 peut être considéré comme un muscle mono-articulaire pendant l'appui. Des membres antérieurs isolés ont été soumis à compression (50 à 600 kg). Les valeurs des angles digitaux ont été évaluées à l'aide de repères orthonormés vissés aux segments osseux. Des marqueurs, disposés le long du corps et la branche latérale du mlO3, ont permis de mesurer l'élongation de ces deux segments. Au cours de la mise en charge du membre, le corps et la branche latérale du mIO3 s'allongent de façon linéairement proportionnelle à l'amplitude de fermeture des angles articulaires digitaux. La déformation par degré de fermeture de l'articulation métacarpo-phalangienne varie alors entre 0,10 et 0,20%/°. Ce phénomène, répétable sur un même membre, rend inutile la répétition de nombreux tests in vitro, pour déterminer la déformation par degré pour un membre donné. Cette valeur est toutefois variable d'un membre d'un animal à un membre d'un autre animal, phénomène associé à une forte variabilité inter-individuelle des angles articulaires. La relation linéaire, entre l'angulation de l'AMP et la déformation du mlO3, plaide en faveur d'un modèle mécanique simple, d'autant plus que le mIO3 peut être considéré comme mono-articulaire lors de l'appui. L'hypothèse selon laquelle le mIO3 s'allonge lorsque les os sésamoides proximaux glissent à la surface du condyle métacarpien a été posée, allongement étant alors de la forme: Delta L = [2.Pi.r.Delta alpha]/180. La comparaison des données théoriques de ce modèle aux résultats expérimentaux n'a pas permis de statuer sur la validité du modèle. La prise en compte de la totalité du mIO3, et non pas de segments même de taille importante, paraît impératif. De plus, le fonctionnement des ligaments sésamoïdiens distaux devra être envisagé pour proposer une modélisation efficace du mIO3 transposable in vivo.