L'incidence exacte du prolapsus utérin est difficile à évaluer car peu d'études concernent le cheptel allaitant français. Selon ces études, et celles qui concernent d'autres cheptels, il apparaît certains facteurs déterminants dans l'initiation de la pathologie: les conditions de vêlage, la rétention placentaire, le prolapsus vaginal antepartum et l'hypocalcémie. L'attitude du vétérinaire face à cette pathologie est très homogène et se concentre sur deux points: la réduction du prolapsus et le soutien de l'état général. Le taux de réussite est étonnamment bon et encourage souvent l'éleveur à traiter l'animal. La prévention reste un domaine encore peu étudié. Pour améliorer nos connaissances nous avons donc réalisé une enquête sur le cheptel allaitant français. Les critères de choix des élevages étant peu contraignants, nous avons pu étendre cette étude à une grande population. L'analyse était à la fois descriptive de la pathologie et comparative entre des animaux sains et malades. Malgré des biais importants, nous avons observé des résultats intéressants concernant le calcium et son rôle dans la tonicité de l'utérus. Chez les primipares, I'initiation du prolapsus est en rapport avec la grande tonicité de l'utérus lors du premier vêlage et le rôle du calcium devient secondaire. Pour les multipares, I'hypocalcémie et la flaccidité utérine associées ont un rôle plus important mais pas essentiel. Dans tous les cas, les conditions de vêlage semblent être prépondérantes dans l'apparition du prolapsus. L'aspect clinique est en accord avec la bibliographie et l'absence de prévention est indéniable.