Le tableau clinique de l'acromégalie féline, maladie endocrinienne rare, résultant d'un excès de production de l'hormone de croissance, est de plus en plus complet grâce aux progrès de la médecine humaine et vétérinaire durant ces vingt dernières années. Cette maladie touche l'axe hypothalamo-hypophysaire; elle a pour origine un excès d'hormone de croissance. L'axe somatotrope d'origine embryologique complexe présente un mécanisme de régulation très développé. L'hormone de croissance a de nombreuses actions: directes (cataboliques) et indirectes (anaboliques), par l'intermédiaire des IGF. Ces différents rôles concernent divers tissus cibles. C'est pourquoi, toute variation pathologique de la concentration de l'hormone de croissance entraîne des modifications métaboliques multiples. L'excès d'hormone de croissance, à l'origine de cette maladie, est dû dans l'espèce féline comme chez l'homme à un adénome hypophysaire. Elle touche essentiellement des chats mâles castrés d'âge moyen à âgés, présentés en consultation pour un diabète sucré insulinorésistant souvent associé à un dimorphisme (augmentation de volume des extrémités et de la tête). Au diabète sucré peuvent s'ajouter entre autres symptômes : la polyphagie, l'obésité, l'insuffisance cardiaque et rénale, l'organomégalie. Un diagnostic de suspicion peut être établi grâce à l'examen clinique et aux examens complémentaires de routine, mais le diagnostic de certitude, le dosage de la GH ou des IGF, est encore peu développé. Les progrès en imagerie (IRM, tomodensitométrie) permettent la mise en évidence de l'adénome hypophysaire et sa caractérisation. Ceci est une aide au choix du traitement, qui est encore pour l'essentiel issu de la médecine humaine, quand il n'est pas seulement palliatif. Le traitement médical, malgré l'utilisation des analogues de la SRIH, est actuellement peu efficace par rapport au traitement chirurgical et surtout à la radiothérapie. En dépit d'un diagnostic plus rapide et des traitements plus élaborés, l'acromégalie féline reste une maladie mortelle dans les quelques mois suivants sa découverte.