Le rythme de destruction des forêts tropicales est de 15.106 ha par an, conduisant inéluctablement à la fragmentation du massif forestier originel. L'étude des conséquences de cette perturbation anthropique sur la régénération des espèces d'arbres est donc un sujet d'actualité en matière de conservation. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés, en particulier, à la dispersion primaire des graines par les animaux frugivores arboricoles et volants. Cette relation de mutualisme participe au maintien de la diversité floristique des forêts tropicales. En Guyane Française, 80 % des espèces végétales et plus de 200 espèces de Vertébrés, dont 20 % de Mammifères et 25 % d'Oiseaux, sont concernés. Notre but a été de comparer l'efficacité de la dispersion des graines selon le degré de perturbation de l'habitat. Pour cela, nous avons observé la phénologie de la fructification d'une espèce de Burséracée (Tetragastris panamensis), la composition de la guilde d'animaux consommant ses fruits et les taux de dispersion et de prédation des graines en forêt intacte des Nouragues. Puis, nous avons comparé ces résultats à ceux obtenus en 1999 à Saint Eugène pour une espèce proche (T altissima), d'une part, sur des îlots boisés isolés par la mise en eau du réservoir d'un barrage et, d'autre part, dans une forêt continue ayant subi les effets indirects de la fragmentation. Ainsi, nous avons montré que la contribution relative des espèces de Primates et d'Oiseaux consommatrices à la dispersion des graines peut varier selon les sites. Pour les Primates, ces variations pourraient s'expliquer par l'existence d'interactions compétitives pour la consommation des fruits entre petits et grands singes. En outre, la fréquentation des consommateurs dépendrait surtout de la production de graines par arbre. Enfin, la disponibilité globale en fruits sur le site d'étude pourrait également influencer le comportement alimentaire des animaux, de là leur rôle dans le devenir des graines.

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