Le syndrome agalactie contagieuse se traduit généralement par des symptômes mammaires, oculaires et articulaires sur les ovins et les caprins. Il existe cependant des formes atypiques de la maladie pour laquelle la traduction clinique est incomplète voire absente. L'objectif de ce travail était d'évaluer cliniquement, sur des brebis allaitantes, l'éventuel pouvoir pathogène d'une souche de M. agalactiae isolée dans le lait de tank d'un troupeau ovin n' ayant jamais présenté aucun signe clinique. La reproduction expérimentale de l'infection a été réalisée par inoculation d'une culture titrant 10X9 UFC/ml. Un lot de 10 brebis a été inoculé par voie intra-mammaire, un lot de 4 brebis par voie sous-cutanée et un lot de 4 brebis par voie intraveineuse. Un lot témoin a été constitué de 4 brebis recevant un bouillon stérile. L'agalactie induite a été plus précoce pour le lot intra-mammaire, du côté inoculé (J2), que pour les lots intra-mammaire du côté non inoculé, sous-cutané et intraveineux (J7). Les chutes de productions ont été précédées et accompagnées de fortes augmentations des comptages de cellules somatiques. Par ailleurs, des troubles locomoteurs avec tuméfaction des articulations et des troubles oculaires avec kérato-conjonctivites ont été observés au sein de tous les lots, mais principalement au sein des lots sous-cutanée et intraveineux. Ce travail a montré que l'inoculation chez l'hôte naturel d'une souche de M. agalactiae dépourvue de pouvoir pathogène spontané a induit un tableau clinique très complet. De plus les brebis inoculées par voie intra-mammaire ont montré secondairement (J7 à J9) une évolution clinique similaire à celles des lots sous-cutané et intraveineux.

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