Le virus myxomateux (VM) est un poxvirus à spectre d'hôte étroit, agent de la myxomatose, une maladie majeure du lapin européen oryctolagus cuniculus. L'analyse informatique des séquences nucléotidiques et protéiques a permis d'émettre des hypothèses fonctionnelles. Deux gènes, serp2 et serp3, codent pour des protéines de la super-famille des Serpines (pour Serine Proteinase INhibitor) qui regroupe des protéines aux fonctions biologiques très variées : coagulation, fibrinolyse, inhibition du complément et inflammation. Trois gènes en tandem codent pour des protéines à répétition ankyrine qui interviennent dans des interactions protéine-protéine et sont présentes dans un grand nombre de protéines de proxvirus et qui réguleraient notamment le spectre tissulaire des virus. Ces facteurs ont été nommés MHR (Myxoma Host Range)-1, -2 et -3. Le dernier gène identifié code pour une protéine comportant un motif zinc finger, appartenant à la classe des motifs LAP (Leukemia Associated Protein) et baptisée MV-LAP. MV-LAP est notamment homologue aux facteurs K3 et K5,codés par l'herpesvirus HHV-8, associé au sarcome de Kaposi. Ces deux facteurs sont impliqués dans la diminution de l'expression du CMH 1 à la surface des cellules infectées. La caractérisation fonctionnelle de chacun de ces facteurs a confirmé leur implication dans le pouvoir pathogène du VM à des degrés divers. Les conséquences sur l'immunogénicité, l'innocuité et la stabilité de la souche vaccinale SG33 sont discutées.