L'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est une pathologie fréquente, fatale dans ses formes graves de l'adulte ou du nouveau-né, dépourvue de traitement en dehors de la transplantation pulmonaire. L'élévation des résistances artérielles pulmonaires est liée à un remaniement hypertrophique de la paroi artérielle et à une réduction du lit vasculaire pulmonaire. L'évolution est celle de la défaillance cardiaque droite. Des études antérieures ont montré que le peptide atrial natriurétique (ANP) endogène aussi bien que l'ANP exogène protégeaient contre le développement de l'hypertension artérielle chronique induite par l'hypoxie chez le rat. Nous avons construit un adénovirus codant pour le gène de l'ANP sous contrôle du promoteur RSV (Ad.ANP) ainsi qu'un adénovirus contrôle codant pour le gène de la (3-galactosidase (Ad.betaGal). Afin d'examiner les effets de l'expression intrapulmonaire du gène de l'ANP sur l'hypertension artérielle pulmonaire les adénovirus Ad.ANP ou Ad.betaGal ont été administrés à des rats Wistars par voie intratrachéale. Le peptide a été détecté dans le liquide de lavage bronchoalvéolaire après 4 jours et jusqu'à 10-17 jours après l'administration de l'Ad.ANP (5x 10*8 DECP50): Le marquage immunohistochimique de l'ANP était localisé au niveau des cellules épithéliales pulmonaire bronchiolaires et alvéolaires. Les rats traités par l'Ad.ANP (5x10*8 DECP50) un jour avant l'exposition à l'hypoxie (15 jours, 10% O2) ont, par rapport aux rats contrôles, une pression pulmonaire moyenne (32.1±1.93 mmHg vs 35.5±2 mmHg, P<0.01) et un indice de fulton (0.52±0.089 vs 0.67±0.12, P<0.001) plus bas, ainsi qu'une hypertrophie ventriculaire droite et une muscularisation des artérioles pulmonaires distales moins sévère. Ces résultats montrent que la l'expression pulmonaire du peptide atrial natriurétique (ANP) chez les rats exposés à une hypoxie chronique atténue le développement de l'hypertension artérielle pulmonaire.