Cinq chevaux adultes, âgés de 8 à 14 ans, présentant des angles de pince variant de 49,5° à 55,5°, ont été placés en appui antérieur monopodal gauche sur une plate-forme spéciale permettant d'imposer 7 conditions différentes d'orientation du pied : position neutre (N), élévation de 5, 10, et 15° de la pince (P5, P10, P15) et des talons (T5, T10, T15). Deux séries ont été réalisées, selon un ordre de succession différent des conditions. Pour chaque condition, deux clichés radiographiques (incidence latéromédiale) ont permis d'évaluer, d'une part, l'articulation métacarpo?phalangienne (AMP) et d'autre part, les articulations interphalangiennes proximale (AIPP) et distale (AIPD). De plus, un enregistrement cinématique en deux dimensions utilisant des marqueurs cutanés réfléchissants placés sur les articulations de l'antérieur gauche a été effectué. Chaque angle articulaire (AA) et sa variation angulaire (VA) par rapport à la position neutre, ont été pris en compte pour l'analyse statistique. Pour chaque AA et sa VA mesurés sur les radiographies, l'effet " condition " est significatif et l'ordre des conditions n'influence pas les différences observées entre les conditions. La relation entre les AA et les conditions imposées selon la séquence P15, P10, P5, N, T5, T10, T15 est linéaire pour l'AMP, l'AIPP et l'AIPD,. L'écart maximal P15?T15 est de : 6,9 +/? 2,0° pour FAMP (soit une diminution de l'angle dorsal de FAMP de 0,23° pour une augmentation de 1° de l'angle de pince), 7,3 +/? 1,0° et 29,5 +/? 1,8°, respectivement pour l'AIPP et l'AIPD (soit une diminution de l'angle palmaire de l'AIPP et de l'AIPD de, respectivement, 0,24° et 0,98° pour une augmentation de 1 ° de l'angle de pince). Contrairement aux AA et malgré de grandes variations de conformation du pied entre les sujets, aucun effet " cheval " n'a été mis en évidence pour les VA. De grandes différences ont été observées pour les angles articulaires digitaux entre la méthode radiographique et la méthode cinématique, ce qui peut être mis en relation avec des phénomènes de déplacements cutanés. L'élévation des talons induit une flexion de l'articulation du coude, tandis que l'élévation de la pince induit une légère extension de cette articulation. Ces mouvements, même s'ils sont discrets (amplitude maximale de mouvement du coude : 3,6 +/? 1,3°), ont probablement des conséquenc es sur les tensions appliquées sur les tendons fléchisseurs du doigt.