Le mode de reproduction en colonies chez les oiseaux a été étudié de manière intense en terme de coûts et bénéfices, mais aucune conclusion générale n'a pu être apportée par cette approche à la question de son pourquoi évolutif. Nous rendons compte ici d'une étude comparative menée sur 320 espèces d'oiseaux et mettant à profit la méthode générale d'analyse comparative pour variables discrètes ainsi que la méthode des contrastes pour analyser l'évolution de la colonialité chez les oiseaux. Montrant une moyenne de 23 apparitions indépendantes et 10 réversions, la colonialité apparaît comme un caractère plutôt labile. Le mode de reproduction colonial est fortement corrélé avec l'absence de territoire d'alimentation, avec la vie en milieu aquatique, et l'exposition des nids aux prédateurs mais n'est pas corrélée avec des traits d'histoire de vie (poids corporel et taille de ponte). La corrélation de la colonialité avec le milieu aquatique s'explique en fait par une forte corrélation avec le milieu marin. De manière inattendue, nous avons trouvé que l'évolution vers le milieu marin était contingente d'un état colonial chez les oiseaux, et que la colonialité avait évolué avant le passage au milieu marin. De plus, il y a absence de transition d'un milieu non marin vers le milieu marin pour les espèces solitaires, et disparition de la territorialité pour la nourriture avant le passage au milieu marin. L'ensemble de ces résultats est en contradiction avec les hypothèses classiquement acceptées aujourd'hui pour expliquer la colonialité et suggère d'utiliser un cadre différent pour étudier cette énigme évolutive.

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