La narcolepsie ou maladie de Gelineau, caracterisee par une somnolence diurne excessive, de la cataplexie, des paralysies du sommeil et des hallucinations hypnagogiques, s'observe chez l'homme mais aussi chez diverses especes animales. Ses symptomes traduisent une anomalie de la distribution veille-sommeil ainsi que l'intrusion pathologique d'elements de sommeil paradoxal (SP) dans l'eveil. Les etudes se sont d'abord appuyees sur le modele canin suite a l'observation de cas sporadiques puis a l'elaboration de lignees de chien narcoleptiques. On a pu ainsi mettre en evidence quelles sont les perturbations neurochimiques des systemes controlant le SP ou l'eveil lors de narcolepsie. Plusieurs modeles rongeurs de cette maladie ont egalement ete utilises, dont en particulier des rats hypoprolactinemiques dits IPL. En effet la prolactine (PRL) intervient dans la regulation circadienne du SP. Ainsi, chez les rats IPL, les rythmes circadiens du sommeil lent et paradoxal sont en opposition de phase ce qui leur confere une tendance narcoleptique, puisque l'animal passera facilement de l'eveil au SP la nuit. D'autre part, la mise en evidence de PRL dans le systeme nerveux central ainsi que sa repartition au niveau des structures controlant l'eveil et le sommeil confortent l'hypothese de son role dans cette regulation. Enfin la partie experimentale de cette these explore le role du locus coeruleus noradrenergique dans la tendance narcoleptique des rats IPL, grace a la destruction de ses terminaisons a l'aide d'un neurotoxique (DSP-4), dont les effets sont verifies par immunohistochimie.