La lutte contre les glossines ou mouches tsé-tsé est incontournable dans les stratégies de contrôle des trypanosomoses animales et humaines en Afrique. Après avoir présenté brièvement la biologie des deux sousespèces de mouches utilisées dans cette étude, Glossina morsitans morsitans et Glossina palpalis gambiensis, nous rappelons la place des traitements insecticides dans la lutte contre ces insectes. Par une série d'expériences en laboratoire nous avons testé les effets d'une nouvelle molécule, le fipronil, en comparaison avec un insecticide déjà largement utilisé contre les glossines, la deltaméthrine. Afin de reproduire l'action des insecticides sur le terrain, utilisés sur des pièges ou écrans ou bien directement sur le bétail, les expériences ont consisté à mettre en contact tarsal les mouches avec des disques Whatman imprégnés de fipronil (300 mg/m2) ou de deltaméthrine (45 mg/m2). Les effets de ces molécules (mortalité, effet knock- down, conséquences sur la reproduction) ont été analysés en comparaison avec des lots témoins et en faisant varier différents paramètres : le temps de contact (5 ou 30 secondes), le nombre de contacts (1 ou 3) et l'âge des mouches. Ces expériences confirment l'efficacité de la deltaméthrine et la différence de sensibilité entre les deux sous-espèces testées, G. m. morsitans étant plus sensible que G. p. gambiensis. Le fipronil, utilisé dans ces conditions, n'a pas montré d'efficacité satisfaisante au terme de ces expériences. Toutefois, pour les temps de contact les plus longs, ses effets deviennent significatifs et nous avons constaté une différence nette de sensibilité entre les deux sous-espèces de glossines, G. p. gambiensis étant cette fois la plus affectée. Indépendamment, un autre test a été réalisé en nourrissant les glossines sur un lapin traité au fipronil. Aucun effet antifeeding n'a été constaté, contrairement à ce qui a déjà été montré avec les pyréthroïdes pour les puces et avec la deltaméthrine pour les phlébotomes.