Les mécanismes impliqués dans la diminution de la production laitière lors d'une réduction de la vidange mammaire restent peu explorés chez la vache laitière. Un bilan des connaissances relatives aux variations de l'activité mammaire des ruminants en fonction des prélèvements de lait est d'abord établi. Un essai expérimental étudiant cette régulation chez la vache laitière à l'aide de traites incomplètes est ensuite présenté. Trois vaches laitières de race Prim'Holstein ont été soumises, biquotidiennement durant 7 jours à 4 degrés de vidange mammaire (100, 90, 80 et 70%), selon un carré de Youden. Sur l'ensemble de la semaine expérimentale, la production laitière s'est étroitement adaptée, de manière réversible, à la quantité de lait prélevé ; la composition du lait (taux butyreux et protéique) n'a en moyenne pas varié. Après 24 heures de traites incomplètes, seuls une diminution de la synthèse du lactose et un ralentissement de sa sécrétion seraient décelés. Au bout de 6 jours, les jonctions étanches mammaires se sont ouvertes ; la consommation de glucose par la mamelle a diminué du fait de la réduction de l'extraction mammaire de glucose et, à un moindre degré, de la baisse du débit sanguin mammaire. Au niveau cellulaire, la voie de synthèse du lactose serait inhibée. L'interprétation de nos résultats mène à penser que, lors d'une moindre vidange mammaire chez la vache laitière, la réduction du métabolisme cellulaire entraînerait la baisse des prélèvements mammaires et celle du débit sanguin. L'intervention de l'ouverture des jonctions étanches semble déterminante dans la diminution de la production laitière.