Les oiseaux marins touchés par les pollutions aux hydrocarbures sont en contact direct avec les différentes fractions chimiques toxiques du fuel. Le vanadium (V), associé aux hydrocarbures libérés lors du naufrage de l'Erika, est un métal toxique cumulatif. Dans un premier temps, les concentrations tissulaires en V ont été mesurées chez les oiseaux afin d'évaluer la participation de ce métal aux effets toxiques du pétrole. Dans la deuxième partie, un hémogramme a été réalisé chez les oiseaux en vue de déterminer l'impact de la pollution sur les parmètres sanguins. Le V a été dosé par spectrométrie d'absorption atomique en four graphite pyrolytique dans le foie et le rein de Guillemmot de Troïl (Uria aalge), Eider à duvet (Somateria mollissima) et macreuse noire (Melanitta nigra). Les concentrations mesurées sont de l'ordre de 10 ng.g de tissu frais. Elles ne sont pas différentes de celles observées chez des Alcidés de la manche considérés comme témoins. Il ne semble pas y avoir eu d'impact du naufrage de l'ERIKA sur les concentrations en V. Toutefois, des différnces interspécifiques ont été observées et signifient probablement des différences dans le devenir de l'élément dans l'organisme. Les numérations des hématies, des leucocytes, des plaquettes, les mesures de concentration en hémoglobine, d'hématocrite, de volume globulaire moyen, de teneur et de concentration corpusculaires moyennes en hémoglobine ont été effectuées sur les 3 mêmes espèces. Les concentrations sériques en acide urique et en aspartate amino transférase ont été mesurées. L'anémie a été confirmée chez le guillemot. Des modifications de la formule sanguine sans variation de la population leucocytaire totale ont été observées. Aucun déficit immunitaire n'a été mis en évidence.