En Europe, la babésiose bovine à Babesia divergens transmise par Ixodes ricinus est la forme la plus pathogène. Elle se traduit par des conséquences économiques importantes en raison de la mortalité dont elle est à l'origine mais aussi des pertes économiques qu'elle occasionne (pertes en lait, pertes en viande). De plus, il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une zoonose, heureusement exceptionnelle, mais très grave et mortelle chez l'homme. Notre étude analyse 605 réponses recueillies après l'envoi de 1443 questionnaires à toutes les cliniques vétérinaires ayant au moins un vétérinaire exerçant une activité rurale prédominante en France afin de : - réactualiser les connaissances acquises sur l'épidémiologie de la babésiose bovine en France en 1988-1989 par le laboratoire de parasitologie de l'Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes ; - déterminer les grandes lignes de l'évolution de l'épidémiologie de cette maladie ; - réaliser une nouvelle répartition cartographique des foyers de babésiose bovine en France. Il en ressort que l'épidémiologie de la babésiose bovine n'a pas changé, mais que l'incidence clinique de celle-ci à été divisée par quatre entre les deux études. Les principaux facteurs expliquant cette évolution d'après les vétérinaires interrogés sont principalement la lutte directe ou indirecte contre ixodes ricinus et l'automédication de la part des éleveurs. En ce qui concerne la répartition de cette maladie, elle est toujours très répandue dans l'ouest, le centre et le sud-ouest mais de nouveaux foyers sont apparus dans le nord-est. Afin de poursuivre ce travail, des investigations pourraient être faites sur la différence immunologique intraspécifique chez Babesia divergens et l'impact possible de la faune sauvage dans le maintien de la maladie à l'état endémique dans les troupeaux.