Le facteur atrial natriurétique (ANF) est une hormone aux propriétés diurétiques, natriurétiques et vasoactives, synthétisée et libérée par les cellules myocardiques des atria. Nous avons testé l'hypothèse selon laquelle le transfert du gène codant pour L'ANF par un vecteur adénoviral chez le chien permettrait une augmentation prolongée des taux circulants d'ANF induisant des effets biologiques au long terme. A cette fin, un vecteur adénoviral recombinant exprimant le gène de l'ANF canin sous le contrôle d'un promoteur viral (Ad-ANF) a été inoculé par voie intrahépatique chez des chiots agés de 2 mois. Dans un premier protocole, 4 chiens ont été inoculés par l'Ad-ANF (10 exp.10,2 TCID ind.50) et 4 chiens témoins par un adénovirus recombinant exprimant un gène rapporteur, le gène de la luciférase (Ad-Luc). Une brève augmentation des concentrations plasmatiques en ANF a été observée 8 à 10 jours après l'inoculation chez les chiens traités. Cette augmentation plasmatique en ANF n'a cependant pas eu de répercussion biologique. Dans un deuxième protocole, l'expression du gène de l'ANF a été potentialisée par co-inoculation avec un adénovirus recombinant codant pour le gène VAI modifié (Ad-VAr). Sur les 6 chiens traités, une augmentation statistiquement significative des taux plasmatiques en ANF et des concentrations urinaires en GMPc a été observée du 2ème au 20ème jour suivant la co-inoculation. Parallèlement, la diurèse et la natriurèse ont augmenté, le débit cardiaque s'est temporairement accru et un retard de croissance a été constaté chez ces chiens en comparaison avec les chiens témoins co-inoculés Ad-Luc / Ad-VAr. Ces résultats démontrent que le gène codant pour l'ANF, transféré par un vecteur adénoviral, est exprimé chez le chien et que cette expression s'accompagne d'effets physiologiques. Ces données représentent une alternative thérapeutique potentielle dans le traitement des maladies cardiovasculaires de l'animal mais aussi de l'homme.