Les cétacés, mammifères marins, captivent l'homme depuis toujours. Leur étude comportementale est permise par l'observation en mer ou en captivité. Les échouages représentent une source inestimable d'informations quant à l'anatomie et aux parasitoses de ces animaux. L'étude des cétacés montre qu'ils hébergent un éventail important d'espèces parasitaires, pouvant être rencontrées dans la plupart des tissus ou organes des odontocètes et mysticètes. Ces parasites ont un pouvoir pathogène variable : les ectoparasites, comme les cyames ou les pennelles, sont peu pathogènes. A l'inverse, certains endoparasites, comme Nasitrema spp., peuvent conduire à l'échouage et/ou la mort. Les interactions durables entre les cétacés et leurs parasites conduisent à plusieurs notions comme la distribution agrégée, le concept de niches fondamentale et réaliste, les associations parasitaires positives et négatives, les stratégies de défense de la part de l'hôte et du parasite. Actuellement, les recherches sont orientées vers l'utilisation possible de certains parasites comme indicateurs biologiques. Ces " marqueurs " doivent posséder certaines caractéristiques telles que la spécificité d'hôte. Ils permettent d'obtenir des données sur l'identité des populations de cétacés, le comportement social et alimentaire, les migrations. Ainsi, plusieurs études ont été menées sur les marsouins et dauphins communs et sur les globicéphales noirs. L'examen des parasites des cétacés pourra permettre, dans les années à venir, de mieux appréhender la biologie et la dynamique des populations de ces mammifères et, ainsi, de les préserver de manière raisonnée.