Anesthésier un chien souffrant d’endocardiose mitrale est un acte fréquemment entrepris par le praticien du fait de la forte incidence de cette affection dans la population canine et de la relative augmentation de la durée de vie des animaux.
La démarche permettant d’assurer le moins de risques consiste, tout d’abord, à évaluer la gravité de l’affection par un examen clinique et des examens complémentaires dont l’échocardiographie reste le plus utile. Cette étape permet de définir l’état du système cardiovasculaire du patient ainsi que sa capacité à endurer une anesthésie et par conséquent de choisir le protocole anesthésique le mieux adapté à la situation. Les stades les plus avancés de l’affection nécessitent l’emploi des molécules les plus sûres telles que les benzodiazépines, les morphiniques et l’étomidate , et comme agents volatils, l’isoflurane ou mieux encore le sévoflurane ou le desflurane. Les risques anesthésiques sont ainsi minorés ce qui n’empêche pas les accidents per-opératoires.
Le monitorage offre la possibilité de contrôler à tout moment les fonctions cardiovasculaire et respiratoire et d’intervenir rapidement en cas de trouble. Il est d’autant plus complet que la situation cardiovasculaire du patient est critique. Ainsi il reste assez sommaire pour des animaux de stade I mais nécessite rapidement matériel et compétence spécifiques pour des stades évolués ( III et IV ) du fait du caractère invasif de certaines techniques ( cathétérisme artériel et veineux, analyse des gaz sanguins ). Il convient également de connaître les effets des substances antiarythmiques et inotropes positives afin de les employer à bon escient.