Les rapaces nocturnes consomment de grandes quantités de micromammiféres dont ils rejettent les os et les poils sous forme de pelotes de régurgitation. Par leur contenu, ces pelotes présentent des intérêts multiples : enrichissement de l'inventaire faunique d'une région (taxonomie), meilleures connaissances des habitudes de chasse des prédateurs, utilisation en taphonomie (science de la fossilisation et de l'enfouissement). Après une présentation des rapaces nocturnes et de leur nutrition et un résumé des travaux antérieurs, l'auteur expose les résultats du travail effectué. L'étude a porté sur un total de dix huit échantillons provenant de divers pays d'Afrique équatoriale, regroupant 5 espèces de rapaces, soit 227 pelotes, 2 nids et un grand nombre de vrac (pelotes désagrégées et non comptabilisables en tant qu'unité). Après une étude taxonomique du contenu des pelotes, l'auteur a comptabilisé les éléments osseux crâniens et post-crâniens (avec calcul des pourcentages de représentation) afin de déterminer un lien entre rapace et profil de représentation, puis a examiné la surface des incisives dans le but de caractériser et préciser la fréquence des altérations dues à la digestion. II ressort de cette étude des différences de régimes alimentaires entre les genres Bubo et Tyto, ainsi qu'au sein même du groupe des Bubo. L'étude de la digestion des incisives confirme l'appartenance de Tyto alba à la catégorie 1 de prédateurs (digestion nulle à légère) établie par Andrews [1], mais situe Bubo africanus et Bubo lacteus plus proches l'un de l'autre que ne les situaient Andrews, et plutôt en catégorie 2 (digestion modérée). L'auteur met aussi en avant une différence de représentation osseuse entre le groupe des Tyto et celui des Bubo. Enfin cette étude s'ajoute à la base de données commencée il y a plusieurs années sur les rapaces nocturnes au laboratoire de `Zoologie Mammifères et Oiseaux' du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris.

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